Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 20-12-2004 12:55
Je pense que s'il n'y avait que l'angle sous lequel on voit l'image qui entre en ligne de compte, tout système de visée avec un facteur de grossissement ad hoc serait équivalent, du dépoli du Tessina reflex (demi-format 18x24mm) avec sa petite loupe jusqu'au au dépoli 20x25 cm vu à l'oeil nu. Bien entendu je pense que ces systèmes ne sont pas équivalents et on va essayer dire pourquoi après avoir évacué cette question de base de l'équivalence des angles sous lequels on voit une image optique dans un instrument, équivalence incontestable sur le plan de la géométrie mais parfaitement contestable sur le plan du confort de visée et de la physiologie.
Il y a donc d'autres aspects qui entrent en ligne de compte qu'on peut lister ainsi
- la visée binoculaire apporte à la chambre le même confort que la visée sur un microscope non-stéréoscopique c'est à dire l'essentiel des microscopes professionnels. Regardez les microscopes utilisés en routine, la norme c'est même le tube trinoculaire, deux tubes pour deux oculaires pour l'observateur, plus un troisième tube pour la capture d'images. Confort de visée, je pense que l'attrait principal se trouve là, et comme toute solution de confort on peut penser que c'est indispensable ou que c'est superflu.
- sur le plan de la luminosité du dépoli, le fait de regarder à travers une paire de loupes rigidement fixées au bâti de l'appareil et correctement centrées n'est pas tout à fait équivalent à l'observation visuelle libre. En effet si le dépoli est équipé d'une lentille de Fresnel, l'observation dans le viseur binoculaire place les yeux au meilleur endroit possible, de plus l'oeilleton masque parfaitement la lumière parasite sans que le photographe n'étouffe sous le voile de visée et sans que sa respiration ne puisse a priori givrer le dépoli en hiver.. mais ceci a ses limites, le fait d'approcher l'oeil d'une loupe peut à lui seul suffire à la faire givrer. Cette question est indépendante de l'aspect binoculaire. Reste la question de l'inclinaison des rayons au grand angle, pas d'autre solution pour conserver un peu de luminosité que d'incliner la loupe, qu'elle soit monoculaire ou binoculaire, avec ou sans lentille de Fresnel d'ailleurs.
- En faveur de l'observation visuelle directe ou à travers une paire de lunettes-loupes, on citera évidemment la liberté totale d'observation ; plus on descend en format de dépoli, plus l'observation directe est difficile ; or cette vision d'ensemble de l'image sur dépoli est bien quelque chose d'attrayant ; s'il n'en était pas ainsi, les utilisateurs d'appareils numériques compacts en train de devenir presbytes ne tendraient pas leur auto-tout à bout de bras pour voir l'écran à cristaux liquides, ils comprendraient que l'angle sous lequel ils voient l'image dans le viseur optique est le même ;-);-) Et d'un format à l'autre, onconviendra que le dépoli du Rolleiflex est un peu plus confortable que celui du Tessina ; M. de La Palice n'aurait pas dit autrement mais il vivait à une époque (début du XVI-ième siècle) où le microscope et l'oculaire n'étaient pas encore bien connus ;-);-)
Proposons donc des viseurs binoculaires non redresseurs en option pour regarder confortablement les écrans à cristaux liquides des petits appareils silicium.. ou du moins suggérons à voix basse à ceux qui deviennent un peu presbytes qu'une paire de lunettes-loupe de 4 dioptries leur évitera de tenir leur appareil à bout de bras ;-);-)
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