Auteur: Jimmy Péguet
Date: 19-01-2005 18:11
J'ai commencé à utiliser l'Azo avec ce que j'appellerai "l'ancien grade 2" et le 3. Les deux papiers avaient à peu près la même couleur au départ avant changements de chimie ou passage dans le sélénium. Une teinte que je trouvais absolument magnifique, une définition et une impression de relief impressionnants, un papier capable d'emmener une gamme de gris sans égale. Je ne parle pas de la main du papier. Je me souviens encore des premiers tirages sur ce papier comme d'une vraie découverte. Bonus un moment après, lorsque je me suis rendu compte qu'un négatif réglé pour le 2 se tirait parfaitement en platine. Je ne fais pas le lien avec l'agrandissement que je ne pratique pas dans ce format.
Il y a environ deux ans, Kodak a remplacé le 2 d'alors par une nouvelle émulsion. Ramdam dans les chaumières : le papier ne demandait plus une, mais une et demie ou deux minutes de développement, un peu moins de confort. Le papier avait une teinte différente, bleutée, alors que le 3 n'avait pas changé, ni en couleur, ni en temps de développement. Le grade 2 demandait aussi des négatifs réglés très différemment, encore plus contrastés. Cela ne veut pas dire que le papier est devenu mauvais, simplement qu'il faut s'adapter : développer davantage le négatif, régler sa chimie. Je vois que beaucoup utilisent du Dektol, du Neutol... : j'ai essayé plusieurs révélateurs, dont du glycin, la meilleure solution est d'utiliser la formule de Smith à l'amidol. D'abord, il permet de moduler le contraste : on n'a plus deux grades, on élargit considérablement en en gagnant un vers le doux, plus tous les grades intermédiaires. Ensuite, comme c'est un révélateur qu'on fabrique soi-même, on peut en faire ce qu'on veut. Si on ne veut pas de la teinte du 2, on peut lui ajouter du benzotriazole, jouer sur la quantité de bromure. Plus de teinte bleue, on a du neutre ou du plus chaud à volonté.
Je ne tire pas beaucoup sur ce papier en ce moment, mais on peut en sortir de très belles choses avec de l'apprentissage. Cela dit, je regrette l'ancien 2. Et je maintiens qu'en termes de souplesse, de simplicité d'emploi et de rendu, ce papier en contact a peu d'équivalents. J'ai vu les tirages de Smith et Chamlee à Paris photo, ils sont absolument magnifiques. Mais c'est trente-cinq ans de travail, ce n'est pas tombé tout cuit.
Quant à obtenir un négatif qui se tire en même temps sur un papier à très longue échelle tonale, qui puisse s'agrandir et peut-être faire encore autre chose, il faut peut-être choisir.
Quelques réflexions vite fait...
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