Auteur: pierre
Date: 31-10-2004 19:42
Bonjour,
" Comme la matière même de la photographie, c'est le temps... " ... et bien ?
ça n'empêche pas de faire des images "intemporelles" lorsqu'elles traitent un sujet : le nu, le portrait ou le paysage par exemple. Je crois que c'est en ce sens que l'entend Poitevin. Ses portraits me semblent clairs sur ce point : les modèles ont des visages qui font penser à ceux de la peinture ancienne (cadrage, pose ...), mais il s'agit clairement de portraits contemporains (vêtements, technique ...). Le temps "glisse" du passé au présent. De plus les modèle sont jeunes donc portés vers l'avenir...
D'autre part, si l'on reste sur un plan technique, les images en grand format montrent souvent une "cristallisation" du temps car les pose sont longues, surtout en 20x25. Contrairement à l'instant décisif, très ponctuel, l'image montre donc une durée, une étendue.
Là encore il y a une sorte de glissement à mon sens, clairement exprimée par le flou (de bougé, souvent présent en paysage réalisés en grand format). Quelque chose qui manque d"accroche".
C'est aussi grace au flou (de netteté cette fois) que Sugimoto suggère le temps dans sa série sur les architectures.
Même si le temps est bien la "matière de la photographie", celle-ci peut à différents niveaux et grace à différents sujets et moyens, en montrer la fuite, le glissement...
Pierre
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