Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 12-10-2004 11:02
12-oct-2004.
Une discussion technico-commerciale sur la signification du terme APO ressurgit en ce moment sur la liste de discussion Rollei, la RUG. Il se trouve que mon "gourou", le très apprécié et très érudit Richard Knoppow, y fait des mises au point à la fois fermes et courtoises dont je me délecte et qui, d'une certaine façon apportent la sérénité sur la question.
Je pense que Le-Fabrice-des-Optiques-De-Galerie-Photo appréciera d'autant plus que la rumeur galerie-photoesque sous-entend qu'il est en train de mitonner un truc pour nous. Çà va être not picked of the beetles (on est impatients).
En particulier les mises au point de Richard Knoppow sur les APO du commerce et les définitions traditionnelles :
http://digistar.com/rollei/2004-10/subject.html ; chercher : "APO means..."
http://digistar.com/rollei/2004-10/0688.html
Discussion qui va se poursuivre, à paraître ces jours prochains dans les archives de la RUG.
http://digistar.com/rollei/2004-10
La lecture de cette discussion et en particulier les mises au point de R. Knoppow clarifient à mes yeux parfaitement la situation. Le terme apochromatique est bien défini pour les objectifs de microscope, de lunette astro (réfracteur) et pour les optiques de reproduction photo / photolitho utilisées depuis les années 1930. Mais de fait il n'existe pas de définition communément acceptée pour l'industrie photographique. Pas de norme ISO ou ANSI. D'où, si j'ose dire, le flou. Paradoxe de l'auto-référence.
Pour préciser la définition APO des objectifs à usage scientifiques telle que le donne R. Knoppow, il y a deux conditions, une condition bien connue de chromatisme longitudinal avec les 3 longueurs d'onde de même focale, plus une condition de correction de l'aberration de sphéricité pour deux longueur d'onde.
Richard Knoppow explique avec sa précision et son calme légendaires qu'il s'est permis de protester auprès de l'importateur aux USA d'une marque d'optiques de chambre que nous apprécions au plus haut point, et qui appelle APO certaines gammes d'objectifs (parmi les meilleures, il est vrai).
L'importateur étazunien de la marque en question est par ailleurs un intraitable des questions législatives et procédurales, puisqu'il pourchasse sans merci ceux qui tenteraient de faire rentrer sur le territoire fédéral des accessoires sur lesquels il exerce légalement un monopole en béton lorsqu'ils sont neufs. Pour montrer que commercialement l'affaire est inattaquable, il a sorti d'un carton pour argumenter avec M. Knoppow une "norme DIN obscure" (aux USA, tout ce qui n'est pas ANSI ou rédigé dans une langue étrangère est, par définition obscur ;-) qui autorise commercialement l'utilisation de l'appellation APO sur des optiques photo qui ne satisfont pas forcément les définitions traditionnelles et bien établies des instruments scienifiques, microscopes, télescopes, objectifs de photolitho de haute performance.
Vous me pardonnerez de ne pas chercher la référence à cette norme APO-DIN obscure, mais pour moi l'affaire est entendue et l'avis du gourou-Knoppow me suffit. Lorsque Fabrice aura sorti son article ce ne sera même plus drôle car on saura tout ;-)
Pour moi l'affaire est donc assez simple et on attend sincèrement que la profession des concepteurs et fabricants d'optiques se réunisse en conclave pour définir une norme ISO sur le sujet APO. En attendant on va essayer de photographier sereinement.
Donc : ami de l'APO, en attendant dormez tranquilles ; si votre zoom-apo-24x36 vous semble bon, si votre symétrique F/9 de longue focale ou même si votre grand angle de chambre vous ravit, c'est l'essentiel. Peu importe finalement si votre grand angle ne se comporte pas tout à fait comme un objectif de lunette astronomique ou comme un "plan-apo" de microscope de laboratoire.
Si la question des achromats/apochromats des lunettes astronomiques (réfracteurs) vous passionne, un autre contributeur de la liste RUG, M. Stanislaw B.A. Stawowy nous pointe vers un site absolument passionant et très costaud pour ceux qui aiement se nourrir de tracés de rayons et de courbes de spectres secondaires apochromatiques. L'auteur de ce véritable cours est M. Roger Ceragioli qui habite dans l'Arizona, l'un des paradis de l'observation astronomique.
http://www.atmsite.org/contrib/Ceragioli/newrefractor/index.html
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