Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 01-10-2004 10:31
Je suis un jour tombé sous le choc en voyant les photos d'Henk van Rensbergen.
Rien à voir avec la paisible Toscane: des photos dures, lourdes, parfois difficiles à supporter, non par l'image elle-même, mais par tout ce qu'elles sous-entendent, tout ce qu'elles portent de souffrances, d'angoisses.
Ce n'est certainement pas de la "carte postale". Henri Gaud trouve le travail de Henk Van Rensbergen "sans rigueur". C'est son droit.
Mais la rigueur n'est pas nécessaire que quand on veut démontrer quelque chose. Ses photos ne participent pas à une quelconque démonstration intellectuelle à tendance politico-sociale.
Henk Van Rensbergen se laisse simplement submerger par des émotions à la vue de friches industrielles, d'hôpitaux abandonnés, sans que sa démarche soit sous-tendue par une quelconque trame, un quelconque raisonnement en vue de prouver ou de démontrer quoi que ce soit.
C'est en cela qu'Henri fait, à mon avis, fausse route en parlant de manque de rigueur.
Van Rensbergen n'est pas photographe professionnel, mais pilote de ligne. J'ai traduit ci-dessous l'introduction de ses photographies :
"Aujourd'hui, les pyramides de la révolution industrielle se dressent, inutiles, sur notre passage, ce sont des cicatrices dans le paysage. Les bruits assourdissants ont laissé la place au silence, mais si vous écoutez attentivement, elles vous raconteront leur histoire.
Les hôpitaux abandonnés où vous pouvez toujours sentir l'angoisse des malades, où vous pouvez entendre la toux des tuberculeux, où les médecins et les infirmières arpentaient les couloirs baignés de lumière.
Un hôtel centenaire, se dressant fièrement sur le front de mer, toisant la plage avec arrogance, et résistant violemment à toutes les tempêtes du siècle passé, un symbole délabré de l'opulence pour les riches.
Pourquoi ces lieux abandonnés exercent-ils une telle attraction sur nous ?"
Allez voir les photographies d'Henk van Rensbergen. Si vous les ressentez comme moi, vous n'en ressortirez pas intacts.
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