Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 16-09-2004 15:08
Nico.
Il faut refaire un peu l'historique des appareils, de leurs utilisations et de leurs optiques.
Je sors d'une expo Lartigue donc je comprends en regardant les instantanés de sport que Lartigue faisait en 1912 quelle libération c'était pour les photographes de figer le mouvement à main levée. Donc dans cette course à l'instantané à main levée on a vécu jusqu'à l'arrivée des zooms un perfectionnement incessant de la sensibilité des films à granularité donnée et de l'ouverture utilisable des focales fixes à qualité donnée. Puis lorsque les films sont devenus très bons, les zooms sont apparus et on a oublié la course aux grandes ouvertures : à quoi bon ? Les zooms 24x36 et a fortiori ceux des petits appareils compacts retombent aux grandes focales dans des ouvertures max du genre f/11 que Lartigue aurait boudé en focale fixe en 1912 !!
Progressivement les chambres furent chassées de la photo de presse pour se consacrer au studio, au paysage ou au portrait fixe, à l'architecture et l'industrie, la publicité où la meilleure qualité d'image et la maîtrise des perspectives étaient indispendables.
les ingénieurs ont donc abandonné l'idée d'une optique de grand format qui serait très bonne dès 5,6, au prix d'un cercle de couverture qui ne dépasse guère le format (je schématise, c'est plus compliqué), pour offrir des objectifs à grand cercle image mais prévus pour une utilisation sur pied.
Dans tout objectif la qualité d'image s'améliore en diaphragmant jusqu'à une certaine limite où la diffraction dégrade à noouveau le piqué. Le cercle-image augmente en diaphragmant. Cela dépend es formules optiques, sur ce plan le tessar n'est pas très favorable car sa couverture n'augment guère en diaphragmant même si son piqué au centre devient très bon à f/11(en 6x6 - 6x9) ou f/16 (en 4"x5"). L'utilisation des objectifs de chambre étant donc : qualité d'image maximale et cercle image maximal pour des images fixes, on en arrive à cette chose curieuse que les photographes à la chambre sur trépied ne se servent de l'ouverture max que pour faire la mise au point, ensuite ils ferment au diaph recommandé par le fabricant. Parfois on ferme un peu plus pour gratter un peu de profondeur de champ, ou on ouvre d'un cran à cause de la lumière, mais en sachant qu'on sacrifie un peu le piqué.
En photo 24x36 ou moyen format à main levée, ne pas pouvoir faire de photos à main levée à pleine ouverture serait dommage. Mais si vous voulez avoir pour un sujet fixe la meilleure qualité, pour un paysage par exemple, vous fermerez un 50 mm de 24x36 à f/5,6, un 6 lentilles de 80 à 8-11, un 100 pour le 6x9 à 11-16, etc...
Les toutes dernières générations d'objectifs de chambre 6 lentilles 75 degrés ouvrant à 5,6 donnent déjà à f/8 en 4"x5" une qualité d'image tout à fait utilisable. Mais vous n'aurez les 75 degrés d'angle et le piqué maxi qu'en fermant ou deux crans de plus.
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