Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 30-08-2004 13:35
Qu'est-ce qui bouge ?
C'est une particularité des formules triplet au sens large (triplet de Cooke, Tessar) que de voir la focale bouger un tout petit peu lorsqu'on écarte la lentille frontale des autres groupes. Il faudrait poser la question à Fabrice, il saura expliquer cela mieux que moi. En pratique en dévissant de quelques dixièmes de mm on satisfait la mise au point à 1 mètre mais on dégrade un petit peu la correction d'aberrations, en principe la meilleure lorsque la lentille est visée à fond pour l'infini->foyer.
Cette propriété simplifie la vie des constructeurs d'appareils pour amateurs équipés d'un triplet ou d'un tessar sur obturateur central puisque le déplacement de la lentille frontale est très faible, bien plus faible pour atteindre 1 mètre de MaP, que le déplacement de tout le bloc (de l'ordre de 8-9 mm pour attendre 1 mètre avec un 80 de focale). Donc historiquement c'est pour les appareils d'amateur jusqu'aux années '50 y compris en 24x36, et ceci à cause de l'omiprésence des triplets et des tessars-xenars.
Les appareils pliants à translation complète du bloc sont les haut-de-gamme comme le Bessa mais il y en a.
Sur les Rollei-bi, tout le bloc bouge depuis 1929.... sauf sur le Rollei-magic pour des raisons trop longues à expliquer ici.
Sur tous les moyens formats professionnels actuels équipés d'une focale fixe, c'est bien entendu tout le bloc qui bouge. D'où, sur le 'blad tout mécanique, l'obligation d'un système à fusée télescopique pour transmettre l'armement de l'obturateur et la présélection du diaph qui est particulièrement dure sur le planar CF 100 modèle '82, bien adouci depuis sur les Cfi. La transmission électrique (Rollei SLX, 1973) résoud tout, sans doute y a-t-il des fils ou une nappe souple qui bouge, comme c'est maintenant de mise également sur les CFe Zeiss qui renvoient des infos sur des contacts électriques.
Sur les objectifs à groupes flottants, on bouge en interne les lentilles pour la mise au point. Exemple emblématique en moyen format : l'ancien telé-tessar de 500 avec sa grosse « marguerite » de mise au point, translation du bloc entier (??? à vérifier, j'ai un doute), contre les dernières versions du 500mm, mise au point interne par translation de groupes sans effet apparent extérieur.
En 24x36 les goupes flottants sur focales fixes sont l'apanage des objectifs macro universels. Sur les zooms on s'y perd, surtout ceux de grande anmplitude, tout bouge et il n'est même plus obligé que le foyer reste trictement au niveau du film, puique l'asservissement de mise au point automatique est là pour rattrapper le coup.
Avec les Zeiss distagons 40 du 6x6, on est passé d'un modèle où toute l'optique bouge (outch le poids et le porte à faux !) à un modèle où tout bouge plus une bague additionnelle de déplacement de groupes pour la proxiphoto, bague non couplée à la mise au point ; enfin le dernier modèle couple en interne la bague de correction proxiphoto avec le déplacement du groupe. On persiflera en disant qu'en 24x36 MM. Berthiot et Angénieux faisaient cela sur les zooms ciné depuis les annés '50.
Sur les optiques de chambre, on bouge toute l'optique, mais on pourrait parfaitement avoir une bague de proxiphoto non couplée comme sur le distagon 40 modèle 2. Du coup on n'aurait plus besoin que d'un seul objectif standard, bon jusqu'au rapport 1:1. Pour l'instant en lentilles fixes les objectifs standrad sont utilisables jusqu'à 1:2 sans scandale ; les fabricants d'optiques de chambre ont, en apparence, d'autres chats à fouetter. Mais attendons la Photokina ! On ne sait jamais !
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