Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 03-07-2004 09:50
La question de départ me semble fort restrictive.
Vous vous (nous) enfermez dans un choix binaire, comme si ces deux seules éventualités existaient.
D'une part vous rabattez la quête photographique dans des activités de subsistance, chasse ou pêche.
Et là je vous rappellerai qu'il y a deux autres activités de subsistance : la cueillette et l'élevage. Donc deux éléments de plus à explorer.
Surtout le premier.
La cueillette est une activité extrêmement importante : repérer le bon fruit ou le beau légume, le cueillir sans l'abimer, et surtout sans abimer son environnement, pour préserver les cueillettes futures.
S'il est quelque part une activité destructrice, c'est bien la chasse, de la manière dont elle est le plus souvent pratiquée, et je ne serais pas flatté d'être comparé à un chasseur.
D'autre part, vous considérez uniquement des activités de subsistance.
Or la photographie est une activité non de subsistance mais d'épanouissement. Justement après que l'être humain ait fini d'accomplir les activités qui lui permettent de vivre, il essaie d'améliorer cela par la recherche du plaisir, de la beauté. Et là on peut ranger la photographie.
Maintenant, est-ce que cette recherche est une recherche de soi, une recherche de l'autre, ou de son oeuvre, ou une recherche de soi à travers l'autre, c'est une autre réflexion.
Voila pour ma participation. Maintenant, ce que j'en pense :
J'apporte à contre-coeur mon écot à cette question, car je ne suis pas un fanatique de ce genre de sujet.
Par contre, vous, Eric, vous semblez être un spécialiste des questions existentielles, métaphysico-philosophiques, introspectives pouvant finir par devenir nombriliste : "chasseur/pécheur", "objectif/subjectif", "orienter l'information", "le progrès est il source de bonheur ?"
Seriez-vous un professeur de philosophie à la recherche de bons sujets de devoirs ?
En voila un : "L'esthétique de la photographie est elle une photographie de l'esthétique ?"
Au lieu de faire, on commence par se poser la question : "Pourquoi est-ce que je fais ? " Suivi par : "Pourquoi est-ce que je réfléchis à ce que je fais ?" puis "Pourquoi est-ce que je me pose la question de savoir pourquoi je réfléchis ? ", "Où cours-je ?", "Dans quel état j'erre ?" etc etc.
On appelait cela : "Descendre de vélo pour se regarder pédaler". Mais pendant ce temps là, le vélo n'avance pas. Alors, à quoi bon en avoir un ?
"Nous sommes acteurs de notre propre spectacle, est-ce que nous devons pour autant devenir spectateurs de notre action ?" (Et de deux !)
Il y avait une autre expression : "Ne t'occupe pas de la marque du vélo et pédale !"
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