Auteur: Ilitch L.
Date: 16-06-2004 06:07
Bonjour,
Je n'ai pas encore fait de sauvegardecar j'hésite entre les points positifs et les points négatifs des solutions actuelles et celles en cours d'apparition. Sans être ingénieur je vous propose des éléments de réflexion basées sur mes lectures. J'espère faire le moins long possible.
Pour mon usage le CD est à rejeter car, désireux de numériser à la fois des photos et de nombreux documents dans mes placards, je ne veux pas du casse-tête qu'entraîne la gestion de centaines de CD. J'admire M Gaud qui a eu le courage de mettre plusieurs teraoctets sur CD. Si je craquais ce serait pour son grand frère DVD dont la capacité sept fois supérieure réduirait d'autant la lourdeur des manipulations.
Concernant la durabilité puis-je rappeler qu'il existe plusieurs sortes de CD? Je ne parle pas des différences de format de codage du contenu mais des principes physiques. Tout d'abord les CD dont nous traitons sont les "CD vierges grand plublic", à distinguer des "CD commerciaux". Ceux-ci sont faits d'une feuille d'aluminium prise en sandwitch entre deux épaisseurs de métacrylate ou similaire pour la protéger. L'enregistrement se fait par pressage et non gravure, ou gravage, comme on dit d'habitude, termes probablement vulgarisés par des journalistes ou des commerciaux. On met en relief des bosselettes microscopiques, de sorte qu'à la lecture le lazer parcourt une suite de bosses et de portions lisses, qui le dévient ou non. Les CD de sauvegarde, donc vendus vierges, eux, ne sont pas non plus gravés, ils sont "brûlés". Les inscriptibles (R ou +R à 1 seul enregistrement) sont faits d'une feuille d'aliage qui varie d'un fabricant à l'autre, par ex oxyde de bérylium plus divers métaux rares. A l'enregistrement un lazer intense fait fondre les points d'impact, modifiant leur structure moléculaire, d'où une réflectance différente des parties non modiffiées. Les réinscriptibles (W ou +W) ont une feuille de matière organique, variant aussi selon le fabricant, leur permettant plusieurs changements, de l'ordre de mille cycles, forte intensité lazer à l'effacement et intensité moyenne à l'enregistrement. Leurs seules ressemblances sont les dimensions et l'usage du même lazer de lecture. On admet que les CD Audio ou CD-ROM ont une durée d'une trentaine d'années contre cinq pour les CD-R et CD+R, les CD-RW et +RW s'étallant de dix à trente ans selon la marque.
La durabilité n'est pas le seul aspect qui m'inquète. Leur "échangeabilité", argument le plus fort, me préoccupe aussi. C'est vrai qu'à peu près tout PC a un lecteur de CD, mais à l'heure où on fait la propagande pour le DVD, où on lance les premiers successeurs de celui-ci, les DVD-9 (double densité de 8,5 Go), où Sony va proposer le premier "Blue Ray" de 25 Go, déclarant qu'il en prépare déjà un de 50 Go, qu'il en prévoit plus tard de 100 Go, les autres proposant d'autres candidats au remplacement du DVD, peut-on encore croire au concept de perennité, celle du CD, ou d'autres? Je pense que non, qu'on risque d'assister à un éclattement des standards temporaire, suivi à long terme d'un nombre réduit de normes de formats permettant de réunir sur un seul support de grandes quantités de données, très fiables et facilement transportables, les CD ne subsistant que pour l'échange ponctuel et surtout l'installation des logiciels. J'imagine plutôt que le remplaçant pourrait être la connection USB, qui sera elle universelle, autorisant chacun à utiliser un périphérique différent qui lui convient. Quand la majorité de la population aura accès Internet, que ce soit chez soit ou en lieu public, on ne fera peut-être plus d'échange physique, mais on utilisera les échanges électroniques, soit E-mail, soit site perso, soit site de sauvegarde.
Dans l'avenir je crois que l'important ne sera pas la compatibilité du périphérique mais sa connectivité et sa fiabilité. On en changera plusieurs fois dans sa vie, transférant ses données successivement de l'un à l'autre.
C'est pourquoi le disque dur me semble un bon compromis. Je trouve exagérée l'image de fragilité qu'on lui donne. Elle était justifiée au début il y a vingt ou trente ans mais il a beaucoup évolué. Il y a trois ans les modèles SCSI pour entreprise ont atteint des mesures d'estimation de durée en MTBF de 1.200.000 heures, soit 130 ans! Certes le labo et les contraintes de la vie réelle sont différents, néanmoins ni les solutions optiques ni celles à bandes n'ont atteint ces chiffres. Les coffrets des disques actuels résistent à la démagnétisation dans les conditions normales pourvu qu'on les refroidisse correctement et qu'on ne les colle pas contre un aimant de haut-parleur. Leur point faible reste malheureusement la mécanique. C'est pourquoi, pour un usage de sauvegarde externe, il faut s'en servir très peu, l'immobiliser en lieu stable, protégé des écarts de température. Dans de telles conditions sa durabilité dépasse largement les autres solutions, et comme il est abordable on peut envisager un doublement, un triplement, ou plus encore, des copies. Ce que je regrette c'est que depuis deux ans les fabricants de disques grand public IDE en ont baissé la qualité pour en vendre un maximum, baisser leur coût, d'où la mésaventure d'IBM. Après en avoir été l'inventeur et le n°1, ils sont allé les faire fabriquer en Hongrie, il y a eu des pannes record, puis en Asie et finalement ils ont arrêté et vendu cette branche à Hitachi. Le magasin en ligne LDLC a publié ces dernières années des résultats de son SAV donnant un classement des taux de retour montrant que les plus fiables seraient les Seagate, puis Maxtor, les Wester Digital variant selon le modèle de la dernière place à la première, IBM pareil, Samsung plutôt en queue, on attend ce que vont donner les Hitachi. Si les SCSI sont toujours soignée et garantis 5 ans, les modèles grand public ne le sont plus que 1 an. En outre dans le souci de réduire le bruit du moteur les roulements à billes, ou mieux, double roulement, les plus fiables, ont fait place à des fluides. Ceux-ci sont certe plus silencieux mais à force de tourner et de chauffer ils finissent par s'évaporer, augmentant les frictions de l'axe, le roulis des plateaux, et malheureusement les têtes finissent par toucher de plus en plus la surface, d'où les effacements prématurés de données, longtemps avant une défaillance perceptible de l'utilisateur. D'où mon idée d'immobilité.
Concernant le REV 35 d'Iomega je suis perplexe car ils affichent une grande confiance en leur produit, il est abordable, et puis je trouve injuste de juger une nouveauté au nom des faiblesses théoriques de l'enregistrement magnétique et de quelques expériences malheureuses d'anciens produits. Avant de lire l'article de Clubic j'hésitais entre les bandes AIT 30 Go, 50 Go et 100 Go de Sony, les bandes d'hp Ultrium 100 Go, les solutions magnéto-optiques et les disques externes. Si j'ai bonne mémoire, Iomega aurait mis cinq ans pour mettre au point le REV. Après avoir déterminé les principaux points faibles des disques magnétiques classiques ils ont trouvé des solutions. Les plus critiques seraient le moteur des plateaux et les têtes, d'où la solution de séparer les données en enfermant leur support dans une cartouche extractible. Si les lecteurs ZIP et JAZ conservaient les moteurs et têtes en interne, le lecteur REV n'a plus que le moteur, pour éviter les problèmes des têtes avec la mécanique d'insertion/éjection. Ici la tête est donc contenue dans la cartouche REV. Cela évite en outre à la tête les poussières internes du lecteur. Iomega a accordé une importance à la poussière en concevant la cartouche quasiment hermétique hors lecteur. Lorsque la cartouche est introduite dans le lecteur , celui-ci l'ouvre puis en aspire l'air et la referme afin d'y faire le vide. La cartouche contient aussi un système de nettoyuage des poussières plus un dispositif à charbon pour empêcher l'installation de moisissures. Sa coque est constituée d'une matière rigide lui permettant de résister à plusieurs chuttes d'1,30 m et de l'immuniser contre les champs magnétiques extérieurs. Le MTBF du lecteur est de 400.000 heures (50 ans), la cartouche est garantie dix ans et sa durée est estimée à 30 ans.
http://www.clubic.com/ar/2848-1.html
Cordialement.
Ilitch
PS : je ne sais pas si c'est utile de le signaler mais il existe une entreprise française qui propose des CD spéciaux dont la matière est secrète et brevetée qui permet de les garantir cent ans avec une durée estimée à trois cents ans! Malheureusement, il faut leur apporter nos données, ce qui peut gêner pour la confidentialité et surtout chaque CD coûte dix fois environ le prix d'un CD Audio! Mettez-vous donc au Loto.
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