Auteur: Nicolas Marailhac
Date: 10-06-2004 19:45
Bonjour,
Très très bonne question; le seul crayon officiellement reconnu par l'Office Mondial pour la Conservation des Documents Graphiques n'est malheureusement plus fabriqué (dans la composition de sa mine entraient des composants extraits d'un pays aujourd'hui troublé par des conflits politico-militaires); vous pouvez peut-être en trouver d'occasion ou en ventes aux enchères, ou lors du dépôt de bilan d'entreprises ou de services qui s'en servaient. Attention, la concurrence est rude sur le créneau: les pièces sont rares, au contraire des nombreuses scènes auxquelles ont pu assister des spectateurs médusés de voir de prestigieux conservateurs en chef ou de non-moins respectables archivistes à la renommée extravagante, médusés donc de voir ces fleurons du Savoir et de sa transmission en venir aux mots, aux gants, aux mains, aux pieds et ce dans toutes les langues et dans tous les styles, tout ça pour mettre la main sur un de ces fameux crayons que l'on nomme, dans le métier, le Koh-I-Noor de l'écriture perdurante.
Bref, tout ça ne nous avance guère.
Mais je vais vous évéler un secret: en l'absence de ces crayons quasi-magiques (pour vous faire une idée, vous pouvez en admirer un dans une des salles du Conservatoire National des Arts et Métiers, ostensiblement présenté avant une série de machines à écrire et autres ordinateurs poussiéreux, seul dans sa vitrine, nimbé d'une aura lumineuse savamment travaillée pour inspirer un respect ému aux connaisseurs), tout le monde s'est rendu compte, avec regret et quelque difficulté, que n'importe quel bon crayon d'écolier faisait l'affaire. Difficile à admettre, surtout quand il a fallu en référer aux services généraux des bibliothèques et services d'archive, qui virent d'un mauvais œil l'exposé d'archivistes embarassés leur expliquer que le crayon trouvé chez le buraliste d'à côté faisait tout aussi bien pour bien moins cher (en numéraire et en pertes humaines).
La question, maintenant, est: quelle dureté?
N
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