Auteur: K2
Date: 29-05-2004 17:21
Quelques réflexions persos un peu à la bourre après lecture de ce fil. Halte au feu, les balles sont creuses !
Le complexe du picturial refoulé de certains photographes "portraististes" a poussé lesdits "portraitistes" au plagia du portrait pictural bourgeois du XVIII / XIX-ème siècle. Une course au kitsch est apparue et a drainé une vision méprisante de la photographie de mariage et l'inculture du grand public.
La démocratisation de la photographie et la prise de possession de l'acte photographique par un membre de la famille équipé de son matériel 24x36 a développé une autre confusion dans l'esprit du grand public : les "pros", ils sont forcément bons puisqu'ils sont "pros". Or, les "pros" ils ont des "grozappareils". Il faut un donc "grozappareil" pour faire de belles photos (sacré syllogisme ;-))...
Toujours dans la rubrique des confusions : une prise de vue longuement préparée avec un "grozappareill" est forcément de qualité artistique ;-)
On arrive donc à une ritualisation des poses, à des mises en scènes bidons à la limite du grotesque parce que 1) des photographes assument mal l'étiquette du reportage ; 2) le public a perdu une certaine culture de la photographie de reportage. Les scènes de rues et de bistrots de Doisneau - pour ne citer que lui - sont si moches que ça !? Je ne vise pas les portraits en 8x10" évoqués dans ce fil et qui procèdent d'une autre démarche, très engagée et hors de toute logique commerciale.
Il y a trois, j'ai rencontré un photographe de mariage parisien qui travaille dans cette tradition du reportage français des années 50-60. Je suis allé à l'entrevue plein de mépris parce que plein d'idées préconçues sur les photographes de mariage. J'en suis ressorti la queue basse. De sublimes images terriblement graphiques et totalement spontanées. Savoir conjuguer les deux, c'est la grande classe. Le gars bosse avec un Blad et de la Tmx 400. Il expose et développe à 400 pour coller au plus près de l'action, à 200 si les lumières sont trop crues, et à 1600 - en évitant à tout prix la machine à flinguer l'ambiance, j'ai nommé le flash !!! - pour les intérieurs. J'ai été très étonné de l'étendue des nuances et de la douce précision de l'accutance malgré le développement poussé. Sa mixture magique reste un secret de fabrication ;-). Maintenant, pour rejoindre le problème de l'éducation du public, le gars a mis quelques années à imposer son style. Comme beaucoup, il a vendu du kitsch pour pouvoir manger. Mais, dès qu'un client semblait manifester un certaine ouverture d'esprit, il en profitait pour faire un travail qui lui ressemble. Puis, deux clients, puis trois... puis, le bouche à oreille. Une chaîne nationale de télévision lui a d'ailleurs consacré un petit théma.
Patience, Frédéric. Avec un travail perso présenté sous forme d'expo, votre clientèle peut changer.
K2
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