Auteur: Jean-Louis Llech
Date: 04-05-2004 19:46
Une oeuvre, quelle qu'elle soit, est une passerelle entre celui qui l'a conçue et celui à qui elle provoque certaines émotions.
Donc, inutile, je crois, de se voiler la face : si, à un moment donné, une oeuvre, un tableau, un livre, un morceau de musique, une photo, une sculpture, provoquent en vous une émotion, au point de vouloir la regarder à nouveau, la relire ou la réentendre, c'est qu'il y a un fil - aussi ténu soit-il - entre vous et celui qui l'a conçue.
Il est donc peut-être difficile de détester totalement l'auteur, car ce fil reste entre vous et lui. Maintenant, que cela gêne d'avouer qu'il subsiste, au travers de l'oeuvre, cette relation entre l'auteur et le spectateur, c'est une autre paire de manches...
Ou bien on installe la biographie de l'auteur comme un filtre entre l'oeuvre et le spectateur, et le tour est joué... Plus d'états d'âme, mais de combiens de joies esthétiques va t-on se priver ? Au nom de quoi, au fait ?
J'ignore si tel ou tel peintre était un obsédé sexuel, si tel écrivain ou musicien était un nazi ou un pédophile... J'apprécie seulement ce qui, dans son oeuvre, m'émeut ou me charme.
Quelles qu'aient été ses fautes, ses crimes ou ses péchés, c'était un humain, comme moi.
|
|