Auteur: E. Bigler
Date: 05-03-2004 14:20
Bonjour M. Chirollet en bienvenue sur galerie-photo.
Je sens poindre chez vous comme une colère froide devant le fait que les résolutions ultimes annoncées par un constructeur ne seraient pas atteintes en pratique ? Allons, allons, il n'y a pas de quoi se mettre en rogne pour si peu ! Réjouissez-vous au contraire que l'industrie continue à faire des progrès dans les machines à numériser films & plaques ! Alors qu'on pourrait penser que la détection d'images sur silicium rend caduques ce genre de tentative désespérée pour prolonger la vie des halogénures d'argent & autres couches photo-chimiques chromogènes !!
je rejoins tout à fait l'avis de Jean-Marie S. J'imagine que le chiffre de 4800 correspond au nombre de détecteurs par pouces dans la barrette silicium. Ce qui nous donne une période de l'ordre de 5 microns. Ultimement comme vous le savez, avec un tel détecteur on peut analyser sans perte une image optique à bande passante limitée jusqu'à 10 microns de période (deux points d'échantillonage par période) ce qui nous donne, en inversant, 100 cycles par mm ou 100 pl/mm. Il manque donc un facteur 2 quelque part par rapport aux 50 cycles/mm effectifs, suivant la source que vous citez.
Attention cependant : quelle est la performance de l'objectif qui transfère l'image de l'objet numérisé vers la barrette détectrice ? Ce qui importe c'est bien le transfert entre cet objet et le fichier informatique. Pour que cet objectif passe 100 pl/mm dans tout le spectre visible jusqu'à 0,8 microns, il lui faudrait être sans aberrations et ouvrir à f/12,5. Quelle serait la profondeur de foyer géométrique à f/12,5 en négligeant la diffraction ? Imaginons que le diamètre de cercle de défocalisation géométrique ne dépasse pas les 10 microns nécessaires pour ne pas dégrader une image dont la période est, justement, 10 microns. Ceci nous donnerait une profondeur de foyer égale à 10*12,5 = 125 microns. Pas forcément facile à tenir avec un porte-film rustique, car il faut bien tenir ce film qui se gondole si souvent. Il y a moins de problème a priori avec un plan film en encore moins avec une plaque de verre. S'il faut plaquer le film contre une plaque de verre fixe, les performance optiques de la vitre sont impretantes. Et même si la vitre est parfaitement plane et parallèle, viser à travers une vitre réintroduit une aberration de sphéricité qu'on peut compenser dans l'objectif ; on le fait couramment en microscopie de préparations biologiques à travers des lames de 0,18mm, en utilisant justement des optiques surnommées... 'biologiques' peut-être est-ce plus difficile à travers une lame de 2 mm d'épaisseur.
Il faudrait connaître au moins quelle est l'ouverture numérique effective de l'optique qui transfère la lumière entre l'original et le silicium. On saurait au moins faire une estimation de la profondeur de foyer à respecter. C'est la même ouverture effective qui limite l'effet de diffraction. On voit qu'on est pris de tous les côtés, sauf si cette optique est une optique de microscope qui balaie très près d'un film supposé devenu par miracle aussi rigide qu'un cylindre de verre (la planéité n'est pas requise, on transfère très bien une génératrice de cylindre et les points voisins vers un autre cylindre, c'est un truc bien connu de l'optique géométrique). En perdant un peu sur la planéité, un peu sur la courbe FTM de l'optique de tranfert et en sur-échantillonnant un peu par sécurié, il y a vite des paires de lignes qui se perdent au final, surtout quend on ambitionne de tourner autour de 100 pl/mm.
Qu'en pratique on bute sur une limite de résolution notablement inférieure à la limite ultime qu'on peut espérer du théorème d'échantillonage appliqué à la périodicité de la barrette détectrice, voilà qui, personnellement, ne me choque guère sur un matériel grand public. On voit d'ailleurs que sur les machines professionnelles comme les Flextight® Imacon®, la façon dont le film est tenu est absolument fondamentale pour dépasser une résolution effective de 20 microns (50 cycles/mm). Sans parler de la performance de l'optique de transfert, qui a certes moins de contraintes qu'un S-Orthoplanar® de chez Zeiss, mais qui doit tout de même tenir son rang.
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