Auteur: E. Bigler
Date: 31-10-2002 12:58
Si on regarde l'évolution des optiques photographiques
depuis la fin des années 1950, on s'aperçoit que l'évolution
des optiques suit une demande particulière
pour un certain marché. Le 24x36 de 1960 convient
au photojournaliste, d'où la course aux grandes ouvertures. Puis on cesse
cette course pour passer aux zooms de plus en plus performants en sacrifiant au départ l'ouverture max. Autrement dit s'il y a un marché
pour soutenir de nouveaux développements d'optique photographique (ou ciné) professionnelle, on peut faire
confiance aux ingénieurs et aux sociétés en concurrence rude entre eux pour proposer de nouveaux
compromis ouverture/résolution/angle de champ vers le très haut de gamme. Mais on peut aussi donner le faible coût comme contrainte, ceci nous donne les zooms des appareils petit format compacts des amateurs.
Pour les optiques de chambre depuis les planars/xenotars 2,8 de 80 ou 100 et le biogon 4,5 de 53 des chambres de presse,
on se moquait apparemment pas mal des grandes ouvertures
du moment qu'on avait du cercle image à f/22 : l'espèce des photojournalistes à la Linhof ayant tout autant disparu que celle des reporters-Rollei-bi-objectif.
On ne peut que se réjouir de voir des nouvelles optiques destinées au départ aux capteurs silicium
dont je n'arrive pas à me persuader qu'elles n'apportent pas aussi un gain important sur film en relâchant la contrainte du cercle d'image. D'ailleurs si vous ne mettez pas de contrainte de prix, les ingénieurs peuvent vous prooser des optiques fantastiques, mais si personne n'est prêt à payer et si cela ne correspond pas à un travail précis des professionel, rien n'arrive sur le marché.
Et puis les progrès des ordinateurs et des logiciels de conception, des verres, des méthodes d'usinage, en particulier la possibilité d'usiner en série des surfaces asphériques de haute perfomance font que le développement des optiques photographiques ne s'est pas arrêtée au zoom 5,6-11 d'un compact-zoom format APS. Que les amateurs utilisant des chambres grand format sur film et qui "fuient le numérique" ne soient en rien les moteurs de cette évolution, peu importe, ils en tireront à terme les bénéfices que ce soit sur un silicium-de-chambre devenu abordable en prix ou sur film.
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