Auteur: Nico
Date: 21-12-2003 19:23
Bonsoir,
Avant d'essayer de consulter l'émission, voilà où en sont mes petites pensées… :-)
Je pense que le philosophe dont parle Henri Gaud est Avicenne; il représente bien une passerelle avec une pensée orientale qui nourrira les occidentaux. Je ne le connais pas spécialement (disons que je ne suis pas spécialiste de son travail; quant à le connaître, j'aurais du mal :-)), mais je crois qu'il a vécu autour de l'an mil sur le territoire perse, et qu'il n'était pas que philosophe, comme beaucoup de penseurs de son temps quelle qu'en soit l'origine. Il a beaucoup écrit sur la médecine, mais aussi sur la poésie, les mathématiques, et certainement sur tout un tas d'autres choses. Je crois que ses écrits auront beaucoup influencé Averroes, qui transmettra encore plus la pensée orientale en occident. Je veux bien qu'on me reprenne ou qu'on précise tout cela, parce que c'est à prendre avec des pincettes (souvenirs d'il y a quelque temps!).
Donc, si c'est bien de lui qu'il s'agit, l'imagination recouvre un espace tout spécial, entre la raison pure (séparée des sens) et les sens. Les trois canaux permettent de percevoir le monde, mais chacun à sa manière. Les extrèmes, si on peut dire, étant celui des sens, presque coupés de la réflexion, et celui de la raison pure, presque coupée du monde matériel. L'imagination est une sorte d'espace entre les deux, qui permet d'appréhender par exemple les visions ou d'autres expériences mystiques.
Je crois que c'est dans ce contexte qu'il faut apprécier la phrase quand la raison ne fonctionne pas il faut utiliser l'imagination, pour peut-être un peu mieux comprendre la différence entre raison et imagination. Je ne sais pas, par contre, ce qu'il faut comprendre par "utiliser"?
Maintenant, rien n'empêche d'y lire tout autre chose!
Pour revenir au propos de départ, la différence entre les mots et l'image, je trouve que, bien sûr, chaque outil a sa portée propre. Certaines choses ne se disent pas autrement qu'en images, certes (à ce propos, connaissez-vous beaucoup de livres photographiques sans aucun texte? Pour ma part, très peu -en excluant, bien sûr, les catalogues). Mais les choses essentielles, je trouve, ne peuvent s'exprimer de la manière la moins pire qu'en mots; et même là, c'est insuffisant.
Peut-être que comme c'est le moins pire, le verbe manque d'autant plus sa cible? Peut-être fait-il d'autant plus sensiblement sentir que l'expression de l'essentiel est inexprimable, ou du moins intransmissible? Alors oui, peut-être que dans ce cas l'image, avec plus de recul, permet de se démarquer et d'apporter un éclairage nouveau et d'aller plus loin, mais sans aller vers l'essentiel… Je ne sais pas.
N
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