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galerie-photo, le Site Français de la Photographie Haute Résolution

 Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Christophe 
Date:   12-12-2003 22:42

http://agora.qc.ca/reftext.nsf/Documents/Photographie--Photographie_numerique_ou_pixographie_par_Jean_Lauzon

La photo numerique n'existe pas, vive la pixographie et la pixotypie!

@+

Christophe


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: bim 
Date:   12-12-2003 22:58

Photo érotique numérique : pixomatose


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Philippe Cas 
Date:   12-12-2003 23:07

C'est sur qu'une piezographie d'un pixotype ça a de la gueule :)

Mais comment le distinguer d'un gelatino-bromure polychrome digitalisé ?

Cordialement
Philippe Cas


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Henri Gaud 
Date:   12-12-2003 23:13

Bonjour,

Très plaisant, et le sujet me semble plus profond qu'il n'y parait.

Il faut des termes adaptés et les périphrases ne marchent pas bien, alors un mot je suis séduit.

HG


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Michel Guigue 
Date:   13-12-2003 09:24

Séduit aussi. Le site de Jean Lauzon mérite également un petit détour.

http://cafe.rapidus.net/jelauzon/jeanlauzonphotographe.html

Merci Christophe.


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Guillaume P. 
Date:   14-12-2003 10:24

Bonjour,

je ne sais plus très bien d'où je le tiens, mais le terme de PHOTOSCOPIE me semble plus adapté pour distinguer photographie et image numérique.

Le suffixe “-scopie“, du Grec “observer“, marque assez bien la différence avec l'idée d'écriture (-graphie) pour désigner une image sans matérialité.

M'enfin, j'suis pas sémiologue, ni linguiste… simplement d'accord pour trouver un terme qui ôte toute ambigüité.

Voilà pour ma première graphie sur un forum que je scope depuis des mois…

gp


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: laurent hondermarck 
Date:   15-12-2003 09:59

Les inventeurs de la photoscopie vont vous en vouloir... Ce sont les ornithologues qui prennent des photos numériques au travers de leur longue vue... Le résultat est assez convaincant par rapport aux focales énormes que cela donne (correspondant jusqu'au 15000 mm en 24*36). parfait pour ramener des souvenir à la maison.

Evidement, on est très très loin du sujet de galerie photo, mais la photo grand format, c'est tout, sauf prévu pour faire de la photo d'oiseaux.

Vous trouverez une tripotée de site sur le sujet sur internet.

Bonne journée.


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   15-12-2003 21:05

Traditionnellement, mélanger des racines de langues différentes pour créer un nouveau mot s'appelle un barbarisme. Mélanger des racines grecques anciennes avec un préfixe qui est lui-même la contraction du terme anglais "picture-cell" me semble peu défendable dans la terminologie française traditionnelle, alors que le photoscope est du meilleur aloi. Citons parmi les européens dont la créativité est la plus remarquable, les Islandais, qui nous donnent un autre exemple en trouvant l'équivalent islandais de la plupart des termes technique modernes. Vous chercherez vainement à Reykjavík quelque chose qui s'écrive 'telefon' ou approchant. Avant de mélanger la carpe et le lapin, je m'inspirerais donc de ces deux guides-là, soit la méthode traditionnelle française utilisant soit le grec soit le latin (mais pas le mélange des deux) ou la méthode islandaise qui va puiser dans le génie de sa propre langue tout ce qui est nécessaire pour l'étendre et la faire vivre.


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Simon Clément 
Date:   15-12-2003 22:01

Emmanuel, il faut règler en urgence le cas de l'hyperfocale!


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Thierry REBOURS 
Date:   15-12-2003 23:51

c'est vrai, une mise au point s'impose.


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: philippe do 
Date:   16-12-2003 00:26

ça aurait été dommage ne pas la faire . ;-)


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Thierry REBOURS 
Date:   16-12-2003 10:18

plus sérieux, Epson avance la digigraphie.
cela me rappelle les efforts vains et désespérés de Leica (ou Tiranty) pour imposer le terme de Leicagraphie dans les années 30 à 50. qui s'en souvient ?
bref, on n'a pas finit de faire des photos...


 
 Oui, la « photographie numérique » est une terminologie parfaite.
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   17-12-2003 19:41

Simon C. désolé, mais je ne vous suivrai pas dans une de ces joutes galerie-photo-esques qui, apparemment, vous manquent.

Certes, bien des termes techniques « anciens et acceptés » ne respectent pas les strictes règles qui nous ont donné le cinématographe et les plaques autochromes de célèbres inventeurs français nés à ... (chuuut : c'est un secret !). Avant de flétrir l'hyperfocale il nous faudrait aussi bannir l'automobile! J'accepte donc volontiers un terme consacré par l'usage du français photographique vieux de près d'un siècle.

Pour en revenir au propos initial de Christophe Frot, l'essai que nous propose M. Jean Lauzon est fort bien argumenté ; venant d'un canadien francophone qui a la double compétence en linguistique et en photographie, sachant enfin l'effort admirable consacré par le Québec en matière de création d'une terminologie francophone correcte, il ne resterait plus, a priori, qu'à s'incliner.

Néanmoins, quelque brillante que soit l'argumentation présentée par M. Lauzon en faveur de la « pixographie », elle ne me convainc pas.

Tout d'abord, si j'essaie de me replacer aux débuts de la photographie du XIX-ième siècle, le progrès apporté à cette époque par l'invention de la photographie concerne la conservation des images optiques qui jusqu'alors n'étaient observables que visuellement ; la seule mémoire possible était celle de l'observateur. Il me semble donc que la détection d'images par capteur silicium et la conservation de quelque chose dans une mémoire électronique répond parfaitement à la définition étymologique de la photographie.

Le fait que l'image électronique capturée directement est impalpable ne me gêne guère, car elle n'est pas plus invisible que l'image latente due aux charges piégées dans la couche de gélatino-bromure d'argent. Il y a donc, humainement, j'en conviens, un très grand intérêt dans les procédés photo-chimiques où l'image apparaît sous l'effet de la manipulation directe d'un film ou d'un papier photo-sensible, mais la plupart des images « argentiques » modernes sont à image latente dès qu'on veut une bonne sensibilité à la prise de vue. On sait que les papiers à noircissement direct sont très peu sensibles et très difficiles à utiliser autrement que par contact avec des lampes UV. Donc qu'on prenne un révélateur ou un système informatique pour faire apparaître l'image à l'oeil humain, cela ne change rien au fait que l'image est gravée quelque part, qu'elle n'est plus image aérienne ou sur dépoli, image fugitive de l'antique camera obscura, et qu'on a effectivement photographié.

M. Lauzon semble être très gêné par l'une des particularités des capteurs silicium, c'est le fait de ne détecter l'image que sur une trame fixe et périodique, par opposition à la détection photo-chimique qui est formée sur une trame de grains aléatoires, fantaisiste et si changeante d'un morceau de film ou de papier à l'autre, ou sans trame aucune si c'est une résine photo-sensible dont la résolution ultime serait la dimension d'une molécule ou d'une longue chaîne polymère.

Une récente discussion de galerie-photo sur les progrès dans les méthodes d'interpolation rend à mes yeux cet aspect de la photo numérique de moins en moins gênant. Cette trame fixe, si pénible visuellement dans les pauvres images « pixellisés » que j'ai connues étant étudiant il y a un quart de siècle, aura bientôt totalement disparu dans l'épreuve finale en ce début de XXI-ième siècle. Certes elle va être remplacée par une autre trame de quadrichromie, ou par une diffusion d'encres sur un papier qui a lui même sa propre texture, mais par rapport au grain classique sur un papier argentique, seule change la dimension des grains, le papier aux halogénures d'argent restant encore celui qui a le grain le plus fin.

À ce sujet, le dernier numéro de la revue allemande "Schwarzweiss" (sept 2003) nous présente une solution technique d'un studio d'outre-Rhin consistant, à partir d'une image stockée numériquement, à insoler par balayage laser un papier baryté traditionnel, développé ensuite traditionnellement. L'intérêt de la technique me semble résider dans la finesse des grains d'argent du papier, permettant de moduler le niveau de densité optique de chaque point de l'image en commandant l'intensité du laser.

Non, vraiment, le mot photographie me semble tout à fait convenir même à ce qu'on appelle aujourd'hui « le numérique ».

Reste à trouver un terme français compact et élégant qui représenterait dans son ensemble : la détection d'images par capteur-mosaïque en silicium, la conservation de l'image sous forme numérique dans une mémoire informatique, la transformation d'images existantes sur film ou papier en un fichier informatique, l'impression finale d'une épreuve par une machine se nourrissant exclusivement de ces fichiers informatiques.

Vaste programme ! « Pixographie » ne me convient pas car il se focalise trop sur la trame d'échantillonage et pas assez sur les bénéfices de la numérisation et du traitement informatique.

Quelques remarques sur les oppositions terminologiques plus ou moins heureuses que les progrès de l'imagerie numérique nous apportent tous les jours. Tout d'abord, le couple infernal 'argentique/numérique'. Pour moi, argentique ou plus généralement photo-chimique, s'oppose à silicium ou semiconducteur et pas du tout à numérique : sur galerie-photo, les photographes passent leurs journées à nous montrer, au contraire, la coexistence pacifique du plan film avec les procédés de numérisation et d'impression informatiques.

Numérique s'oppose en principe à analogique, mais les deux aspects de l'image sont obligés de se passer le relais entre l'objectif, la distribution d'éclairement au niveau de l'image optique, puis dans la la détection, le stockage puis finalement l'impression et la vision. Complémentaires, donc, numérique et analogique font chacun leur part du boulot ; j'attendrai encore longtemps que les nombres de photons passent à travers les verres de chez Schott autrement que sous forme analogique.

Mais revenons à la quête d'une terminologie plus moderne pour ces images numériques. Dans la détection d'images par le capteur silicium ou le gélatino-bromure d'argent, c'est le même effet photo-électrique qui est mis en jeu, simplement dans un photodétecteur silicium, il s'effectue dans une couche semi-condutrice astucieusement « structurée » sur le plan des niveaux d'énergie électrostatique et sur le plan des « tuyaux » qui vont permettre l'extraction de ces charges vers un convertisseur analogique-numérique et une mémoire informatique. Certes, l'image ne reste pas analogique très longtemps, et personne ne voudrait stocker ces images issues d'une mosaïque silicium sur une bande VHS analogique. Techniquement ce serait parfaitement possible, mais le ridicule même de cette idée montre que l'aspect de numérisation, de traitement et de stockage informatique est capital ; l'aspect d'échantillonage spatial n'étant finalement que secondaire dès qu'on dispose de la puissance de calcul a
posteriori
pour refaire toute interpolation souhaitable, et lorsqu'on peut s'appuyer sur une innovation permanente dans le domaine des techniques d'impression à partir de fichiers numériques.

On voit donc que la terminologie « photographie numérique » a de nombreux atouts. D'abord elle ne présuppose pas une capture directe sur silicium ou tout autre semiconducteur. L'expression laisse libre champ à la détection photo-chimique suivie d'une numérisation. La boucle peut même se re-boucler vers la photo-chimie par création d'un négatif agrandi en vue d'un tirage par contact classique, ou par impression laser d'un jeu de plaques offset sensibilisées grâce à des résines photo-sensibles (qui ont le dernier mot !! « Une seule solution, la Résolution !!»), ou comme dans le procédé allemand cité par "Schwarzweiss", par impression laser sur papier baryté donnant une épreuve N&B à haute résolution.

Oui, j'aime bien le terme 'numérique', je me félicite qu'il ait chassé le vilain 'digital' qu'on voulait nous imposer il y a 25 ans. J'ai un souvenir très vif d'une conversation avec un des grands spécialistes français de l'optique, alors qu'il revenait juste d'un long séjour en Californie du Sud. Il avait bien vu l'essor de ce traitement 'digital' des images, alors qu'il avait encore à écrire tant de beaux articles sur le traitement optique analogique... J'objectais que ce mot 'digital' avait une signification précise en français, que le mot 'numérique' voulait dire la même chose et qu'il n'y avait vraiment aucune raison de détourner le sens de 'digital' simplement parce que le monde anglo-saxon appelle 'digit' un chiffre décimal.

Imaginons quelques appellations cocasses. D'abord le « traitement décimal des images ». Voilà un bon parfum de Première République Française, imposant le système décimal jusque dans nos montres de gousset. Trop français donc. Et puis il y a 25 ans les ordinateurs ne comptaient qu'en binaire ou en hexadécimal... Il aurait pu y avoir le « traitement chiffré des images ». Là la référence à la proposition de prix chiffrée aurait été un peu trop forte, rappelant aux portefeuilles de l'époque le prix de l'heure de numérisation des images au microdensitomètre d' Orsay..

Maintenant, que faut-il penser du mot « pixel ». Je le connais depuis ce même quart de siècle, je trouve qu'il sonne assez bien en français. J'ai du mal à le condamner, l'ayant, d'une certaine façon, vu « naître » chez les scientifiques de la fin du XX-ième siècle chez qui j'ai appris le métier.

Tout d'abord le début du mot « pixel » évoque quelque chose de piquant, j'y vois de façon irrésistible l'évocation de la « planche à clous » mathématique qu'est la représentation z = f(x,y) d'une fonction à support bi-dimensionnel échantillonnée. Le prof. P.M. Duffieux appelait cela des « fonctions ponctuées ». Plus le clou est long, plus le niveau du pixel est grand. Si vous ne pouvez pas vivre sans couleur, alors plantez trois clous par carreau du damier, un clou rouge, un clou vert, un clou bleu, et l'affaire est faite. Vous préférez un nid d'abeilles à réseau hexagonal ? pas de problème, la planche à clous vous permet aussi une structure quasi-périodique avec des pentagones, si vous y tenez.

La terminaison du mot « pixel » est intéressante. En français, « pixel » rime avec ce « missel » qui accompagne Henri Gaud dans toutes ses pérégrinations cisterciennes, bien au chaud entre deux châssis 20x25. Ainsi paré de cette connotation religieuse, le « pixel » a tout ce qu'il faut pour rassurer la foule des croyants de la nouvelle religion numérique, et bien évidemment, tout ce qu'il faut pour susciter le rejet le plus ferme de la part d'une poignée d'hérétiques qui refusent de faire allégeance à cette religion-là.

Oui la terminologie « photographie numérique » nous convient parfaitement, le « pixel » étant, me semble-t-il, destiné à s'effacer discrètement comme l'humble serviteur caché des belles images qui nous font tant disserter sur ce forum.


Références.

Le Musée du Temps de Besançon a dans sa collection quelques exemplaires très rares de montres « Révolutionnaires » à affichage analogique décimal.
http://www.besancon.com/musees/francais/mtemps0.htm

DUFFIEUX, P. M.: « L´intégrale de Fourier et ses applications a
l´Optique ». Masson & Cie, Paris, 1970.

« Trésor de la langue française informatisé », en libre accès Internet sur le site de l'ATIFL-INALF-CNRS (France).
http://atilf.inalf.fr/

« Grand dictionnaire terminologique » de l'Office québécois de la langue française
http://www.granddictionnaire.com


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: laurent hondermarck 
Date:   17-12-2003 20:00

Quelle tirade !!!


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Henri Gaud 
Date:   17-12-2003 20:08

Bonjour,

Non Emmanuel, ni bréviaire, ni charte, de gris ou de couleur, juste mon goupillon Minolta, et Véronique qui surveille (pas toujours, qq fois elle se plante).

Pour la pixographie et la pixotypie, Rael pourait en être le Saint Patron, ces images sans originaux les clones ne sont pas loin.

Je vais retourner vers ma chère P2, pour bruler qq plan film, faire de la photo quoi !

HG


 
 Ah ! la Charte !
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   17-12-2003 20:18

Henri : encore un petit couplet. Je n'aime pas les "chartes" grises. Les "cartes" grises, oui, même si ce n'est pas ma Préfecture mais mon marchand-photo qui s'en occupe. Ces "Chartes" sentent trop la Restauration, le retour des despotes, le fait du prince qui vous envoie à la Bastille, l'injure faite aux Lumières, les éminences grises, les sabres et les goupillons qui tirent les ficelles dans les Ombres ! Alors que les "cartes" ! Celles de Cézanne ! Celles des parties de tarot de mon grand père en blouse grise !! Celles qu'on emporte en montagne ! Vive les cartes, à bas les chartes !


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Philippe Cas 
Date:   17-12-2003 21:05

Bonsoir,

Effectivement plaque au bitume de judée, gélatino-bromure ou capteur ccd c'est toujours de la photographie (une image formée par la lumière à travers un objectif sur une surface sensible). C'est donc du coté du support de l'intermédiaire qu'il faut préciser. Actuelement on a le choix entre inversible couleur, négatif couleur ou négatif n&b (sur gélatinobromure) et les différents procédés polaroïd (sans parler des procédés alternatifs, sténopé sur papier sensible etc...). Le capteur ccd propose un autre type d'intermédiaire un peu volatil stocké sur support mémoire.
Donc exit la pixographie, par contre un pixotype me semble assez bien adapté (hors considération linguistique trop poussé), ça replace le capteur ccd dans la longue histoire des surfaces sensibles (daguérréotype, talbotype, etc...) et ça sonne bien non ?
Pour le jet d'encre piezographie semble le bon mot bien qu'il ait été squatté par un procédé à encre pigmentaire n&b.

Cordialement
Philippe Cas


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Guillaume Péronne 
Date:   18-12-2003 02:09

Jolie tirade en effet mais je reste convaincu de la différence fondamentale entre l'empreinte physique laissée par la lumière sur un support sensible et la computation (pour utiliser un pseudo-anglicisme) de la lumière reçue par un capteur, tranfsormée en information susceptible d'être altérée par chaque nouvelle actualisation. Une pensée pour Roland Barthes qui voit dans une photographie la continuité du trajet de la lumière qui, à un moment, a touché le sujet.
Le plus difficile à admettre reste la disparition de l'original, le traitement numérique permettant de dupliquer à l'infini, comme par clonage… Comment s'y retrouver dans cette multitude de clones ? Comment garantir une intégrité ?
Si tant est que l'on veuille garder un lien étroit avec le référent ?
GP


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   18-12-2003 07:58

La remarque de Guillaume Péronne met en avant, en effet, une perte apparemment fondamentale dans la détection directe de l'image sur capteur silicium, suivie de son transfert et de la remise à zéro des petits compteurs d'électrons de la mosaïque. Personnellement cette remarque me touche, j'aime la hiérachie qui existe entre l'original précieusement conservé et les copies ou les tirages qu'on peut en faire ensuite. Nénanmoins, si on admet qu'on va graver l'image sur verre immédiatement, avec couche d'or afin de constituer le support original de très longue durée, l'objection s'atténue. Il y a déjà des appareils qui ont un graveur de disque opto-numérique incorporé, ce qui sort est la gravure originale de l'image originale. On peut imaginer que dans très peu de temps ce sera un disque de très haute capacité et de très haute longévité, rendant secondaire le fait de pouvoir effacer ou pas les images ratées ; d'ailleurs en imaginant un écran de pré-visualisation de bonne qualité qui permette un tri sérieux,
sur le champ, on ne graverait pour l'éternité que ce qui paraît le meilleur au moment de la prise de vue. Ce qui n'est pas forcément bien pour les archivistes du futur. De même qu'on pourra de moins en moins rassembler et commenter la correspondance des grands écrivains, qu'on ne pourra plus étudier leurs brouilons manuscrits, de même les savants du XXII-ième siècle pourront encore étudier la collection des éditions Gaud sur plan film, voir les films qui ont résisté au temps, juger de la qualité de telle ou telle image que H.G. avait toujours refusé de publier. Si H.G. passe au numérique directement et qu'il trie sévèrement dans ses images avant de les graver, peut-être nous privera-t-il à l'avenir de toutes ses ébauches qu'il juge imparfaites, mais qui auraient intéressé les historiens ?
Je sais que H.G. se soucie très peu de faire une oeuvre impérissable, ce qui est sympathique pour les jeunes qui prendront la suite, car quand l'obsession de la perfection à prise de vue s'accompagne de la perfection du rendu, des couleurs et l'éternité pour le stockage, aucun jeune n'osera s'attaquer aux vitraux de Chartes !! Heureusement que les CD audio ordinaires vont s'effacer plus vite que la mémoire humaine qu'on peut avoir des grands interprètes du XX-ième siècle, cela évite de désespérer les premiers prix des conservatoires, dont certains pourront encore, on l'espère, décrocher des contrats pour enregistrer le répertoire sans être écrasés par l'accumulation des interprétations des virtuoses du passé....


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: laurent hondermarck 
Date:   18-12-2003 09:42

Bonjour,

Vous parlez de support imperissable, de très hautes capacité, et de très longue durée de vie. Cela m'a tout de suite fait pensé à un débat passionné de M. Gaud concernant les négatifs, et leur manque de norme. En particulier, les négatifs verocolor des années 70, devenus intirables.
Les ekta sont bien meilleurs pour la conservation. l'image existe telle quelle, et n'a pas besoin d'un technologie pour pouvoir être relue et reinterprétée.

Soit, vous allez trouver un support fiable, indestructible... Quel ordinateur sera capable de relire des fichier raw natifs d'ici 15 ans ? (c'est pas long 15 ans pourtant). Bientôt, même si les fichier numériques existent encore, leur supports seront aussi inutiles que des cartes à trous, ou des floppy disc. qui étaient pourtant le top du top dans ma jeunesse.

Nous n'aurons pas le droit à des support fiableset durables pour une raison simple et qui me déprime jours après jours : le marketing. Un bien grand mot le marketing, mais en gros, cela consiste à fabriquer des produits pour donner envie aux gens de les acheter, sans pour autant sacrifier les marchés futurs. Nous sommes dans une société ou la dégénérescence des produits est necessaire pour éviter la recession. Il faut savoir que, par exemple, dans les plastiques on met des produits pour que ceux ci se détruisent plus vite afin de renouveler le marché (j'ai bossé dans la plasturgie, en tant que resp. technique d'une usine...) Tout est fabriqué dans l'instant et personne ne pense au futur.

On parle beaucoup de qualité, iso 9001 v2000 etc... tout ca c'est très bien, mais

Le monde informatique sait que maintenant tous les gens sont équipés. il faut renouveler. Par exemple, avec win XP, adieu scanner et imprimantes de plus de 2-3 ans. Adieu aux jeux video qui tournaient sur DOS...

Avec Windows 2008 (?) adieu nikon capture, adieu raw, et peu être même adieu eos 1ds. ce n'est plus compatible. dehors, le boss a décidé que vous deviez réinvestir, et par la même que toutes vos images sont perdues mais c'est pas grave car avec le eos 2ds, vos images seront encore mieux (pourquoi : parce que la pub le dit)

Je suis sûr de pouvoir encore tirer des plaques en verre du début du siècle, plus ou moins facilement, c'est vrai, mais je vais m'en sortir. avec des fichier numériques, il faut que les multinationales supportent encore les logiciel de produits dépassés, et qui ne leur rapportent plus rien, ce dont je doute très fortement.

Mais tout ca rejoint un problème beaucoup plus large : l'augmentation de la fragilité de la société avec son niveau technologique. Les américains n'ont pas peur de foncer vers l'avenir. Moi je suis un peu réticent à trouver ca génial.

Laurent


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: jean-louis SALVIGNOL 
Date:   18-12-2003 09:57

Laurent...

regardez ce que l'on peut faire avec un misérable capteur Nikon d100 Pentax *Ist D !

http://www.astrovid.com/Starlight%20Xpress%20MV25/Starlight%20Xpress%20MV25.htm

JLS


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: laurent hondermarck 
Date:   18-12-2003 10:07

Attention,

Je ne suis pas du tout en train de critiquer l'image numérique, qui en de très très nombreux points est supérieure. regardez par exemple dans la boutique les npouveau dos better light : aucun film n'atteindra jamis ce niveau de définition, probablement même en 8*10,

Je ne suis pas réfractaire aux nouvelles technologies, mais je parlais d'un point de vue un peu plus philosophique, sur l'avenir de l'image numérique et de son support. C'est clair, en astrophotographie, le numérique c'est mieux, comme en photo "standart"

mais le numérique n'est pas éternel, c'est une idée fausse de croire cela. il a grossomodo une durée de vie de 15 ans, si on prend bien soin de conserver des support adéquats. L'augmentation de la technologie rend dépendant et fragile. c'est une loi économoqie simple et accéptée de tous.


 
 Re: Oui, la « photographie numérique » est une terminologie parfaite.
Auteur: jeanclaudepr 
Date:   18-12-2003 10:09

Désolé d'être un peu hors sujet ou hors objectif mais:
M Bigler accepteriez vous, en nommant la source et l'auteur, vous en l'occurence, que votre texte paraisse dans le bulletin Hélios ?
Le bulletin a une diffusion interne à l'association plus des personnes ou organismes extérieurs.
Pour ceux qui ne le savent pas, l'association Hélios qui se consacre aux procédés alternatifs édite un bulletin trimestriel que son redacteur en chef Marie Noelle essaie (et réussit ) d'alimenter en écrits intéressants la photographie, toute la photographie et pas seulement les tirages" à la gomme".
Pour ce bulletin je suis en charge des rubriques et articles techniques ou réputés tels et votre article riche et plein d'humour me donne envioe de le voir publié.

bien amicalement

Je pose également la question à Henri Peyre responsable de ce forum


 
 Re: Photographie numerique et Helios !, plus pérennité des supports
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   18-12-2003 10:35

Pour J.C. Pronier : pas de problème pour reproduire ce texte, tous au plus faut-il le remanier une peu au début pour le remettre dans un contexte plus large et mettre en contrepoint d'autres points de vue. Mais c'est avec plaisir, je vous envoie à votre mél une version ASCII que vous mettrez en forme à votre guise.

En ce qui concerne la pérennité des supports, il y a deux questions, la question technique des supports d'archivage numérique et la question des formats & logiciels associés.
Pour moi la question technique avec l'or sur verre est sans doute déjà réglée même si pour l'instant le prix est prohibitif. L'or des Scythes existe depuis la préhistoire, le verre a fait la preuve de sa pérennité bien supérieure même à celle des vitraux de Chartres.
En ce qui concerne les formats et les logiciels. Pour moi la question est de savoir si les organismes internationaux sont capables de se mettre d'accord avec les fabricants pour définir des normes & formats décrits dans des documents publics. Jusqu'à présent je conserve mes données uniquement dans des formats décrits dans des documents publics pour lesquels je puis moi-même si je le souhaite récrire les logiciels de lecture. Le format des données sur CD est un format ISO. J'ai des documents électroniques vieux de plus de dix ans que je relis sans problème aucun car ils utilisent à la base l'ASCII et des formats décrits dans des documents publics pour lesquels je dispose de logiciels libres qui se renouvellent sans arrêt. Si vous avez des soucis avec d'autres logiciels utilisant des formats non définis dans des documents publics, c'est votre problème. Si vous trouvez que le JPEG est dépassé techniquement, il y a d'autres formats. personnellement je boycotterais tout fabricants d'appareil photo à capteur
silicium qui refuse de laisser un libre accès à des images JPEG ou autres format publics. Mais l'usage de la photo numérique qui est le mien fait que je me moque de la pérennité du support numérique de départ, l'image est stockée JPEG, elle me convient, JPEG est décrit dans des documents publics, la communauté du logiciel libre me fournira jusqu'à ma retraite tous les utilitaires nécessaires à relire mes données. l'appareil sera passé à la trappe depuis longtemps, il me restera mes échantillons, par exemple des micro-dispositifs en or gravés sur verre ou silicium ;-);-) je les re-photographierai donc avec le matériel à la mode dans 20 ans si le besoin s'en fait sentir !!


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: laurent hondermarck 
Date:   18-12-2003 12:01

Vous êtes bien optimiste... j'espère tout simplement quecela ne va pas vous jouer des tours, en particulier à propos du droit d'auteur sur vos images.

C'est beau la confiance !


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Simon Clément 
Date:   18-12-2003 22:16

À ce sujet, le dernier numéro de la revue allemande "Schwarzweiss" (sept 2003) nous présente une solution technique d'un studio d'outre-Rhin consistant, à partir d'une image stockée numériquement, à insoler par balayage laser un papier baryté traditionnel, développé ensuite traditionnellement. L'intérêt de la technique me semble résider dans la finesse des grains d'argent du papier, permettant de moduler le niveau de densité optique de chaque point de l'image en commandant l'intensité du laser.

En quoi cette technique diffère t'elle de celle des Fuji frontier qui existent depuis quelques années?
http://www.galerie-photo.com/minilabs_numeriques.html


 
 Re: Photographie numerique sur support argentique
Auteur: Emmanuel Bigler 
Date:   19-12-2003 10:46

En quoi cette technique diffère t'elle de celle des...

Aucune différence dans le principe. Sauf que je n'ai pas encore vu de tirage N&B baryté sortir d'un minilab couleur.


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Simon Clément 
Date:   19-12-2003 13:58

Je pense que , au prix du beurre Fuji, pas un utilisateur de frontier ne peut "s'amuser" avec des tirages N&B. Ces machines produiraient aussi bien des tirages N&B si la demande existait, dans des dimensions très limitées il est vrai. Votre revue indique t'elle quelle est la plus grande dimension de ces tirages N&B? L'article permet-il de savoir si le studio est le seul à les proposer , en utilisant un matériel exclusif?
Dernière question ici, donne t'on l'adresse du studio?


 
 Re: Photographie numerique et vocabulaire :-))
Auteur: Philippe Cas 
Date:   19-12-2003 19:16

Bonsoir,

un imageur papier est capable d'insoler n'importe quel papier sensible : généralement c'est du ra4 pour la couleur et le noir et blanc (mais problème de métamérisme). On peut tout à fait insoler du papier n&b baryté, mais il y a apparament un problème de stabilité de l'image latente et les résultats sont difficlement reproductibles (dixit picto il y a quelque temps).

Cordialement
Philippe cas




 
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