Auteur: E. Bigler
Date: 22-09-2003 10:55
Une optique intéressante et très spéciale, qui n'est plus au catalogue.
L'Imagon de la maison Rodenstock est une optique «à portrait» à «flou réglable» qui doit réaliser le tour de force de donner une image nette et floue à la fois. Dans le style traditionnel du studio Harcourt, par exemple.
Le principe est le suivant. On part d'un doublet collé, raisonnablement corrigé des aberrations chromatiques, comme dans un objectif de lunette astronomique, mais qui conserve néanmoins certaines aberrations géométriques lorsqu'on se sert des rayons marginaux. Diaphragmons l'Imagon avec un petit trou centré, on obtient un 200 mm raisonnable, longue focale vraie, mais n'attendons pas que ce doublet couvre un cercle image égal à sa focale comme un vieux tessar de 1902 (quatre lentiles), et bien entendu a fortiori on ne couvrira pas le 140% d'un 6 lentilles standard de chambre.
Plaçons l'une des grilles de presse-purée avec un trou au centre, alors l'image se compose à partir de l'image nette donnée par le trou central et d'une image diffusée formée par les rayons marginaux qui passent par le presse-purée extérieur. Varions la proportion des trous extérieurs par rapport au trou central, nous varions la contribution relative net/flou.
L'ouverture photométrique de cette optique est un peu difficile à estimer vu qu'il faut ajouter la contribution du centre à la contribution des trous périphériques. On a donc un jeu d'ouvertures photométriques limité, une par grille et non ajustable (on pourrait imaginer des couronnes tournantes pour varier continûment la dimension des ouvertures extérieures), en principe un nombre est gravé sur chaque grille.
Autre particularité de l'Imagon, c'est un rare cas où on sait sans regarder le fiche technique où est située la pupille d'entrée : on peut la toucher, c'est cette grille qui se place devant. Autrement dit en bouchant les trous périphériques pour ne garder que le trou central, on retrouve une optique classique, et si on veut s'amuser --hypothèse d'école-- à faire un «collage panoramique» avec l'objectif ainsi constitué, on tournera autour du centre de ce diaphragme, tout simplement, afin de minimiser les effets de parallaxe bien connus.
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