Auteur: Michel.Guigue
Date: 01-07-2003 04:02
Plus précisément, ce mardi 1er juillet à Vienne :
Des photographies de Tim Motion au Cloître à Vienne.
J'étais il y a moins de deux heures à côté de lui (hier et avant-hier aussi), devant la scène du théatre antique, à photographier les artistes dans le cadre du Festival Jazz à Vienne.
Il est d'origine Irlandaise (né en 1936) et a bien bourlingué en photographie.
L'exposition dure jusqu'au 3 Août et le vernissage est mardi à 17 h.
La photographie de spectacle et de Jazz en particulier est un exercice à part. Pas de flash, ne pas gêner son voisin photographe, le public, l'artiste, etc.
Tim observe, écoute et comprends comment fonctionne l'artiste. Il détecte ses particularités, manies et gestes répétitifs.
A l'observer, comme j'ai aussi observé son ami David Redfern (anglais celui-là), j'ai beaucoup appris en matière de photographie de spectacle. David exposait l'année dernière, dans des conditions identiques, des photographies de jazz et variétés. Les premières datant du début des années 60.
L'observation de ces deux vieux routiers est très enrichissante. Davis, par exemple? est assis sur son siège portatif (du genre pêcheur à la ligne) et regarde. Je le regarde du coin de l'oeil. Il observe quand-même d'une façon particulière, pas en spectateur, ni en mélomane. Un peu à la façon d'un chasseur où plutôt d'un pêcheur.
Soudain, le rythme change sur la scène, les lumières aussi ; David sort un spotmètre de nullepart tout en se levant, vise, intervient sur son blad, attend, shoot une fois et se rassied un petit sourire au coin des lèvres. Big lesson.
Tim dont je vous annonce le vernissage et l'exposition se comporte un peu différemment mais dans le même registre. Des longs moments à ne rien faire, toujours aux aguets, un blad aussi, et un autre boitier 24x36 muni d'une optique non reconnaissable ; il ne sort pas son spotmètre, il manipule les bagues et reste l'oeil derrière le prisme un bon moment. Plop ! il tourne le bouton d'avancement, re-Plop, reste encore un moment et retire son oeil. Il tourne alors sa tête vers moi, nous avons un clin d'oeil complice. C'était certainement le bon moment, lui en 6x6 et moi, ce soir, simplement avec un M6 muni quand-même du 75/1.4. On se rassoit, on savoure.
Bien que Tim, David et moi-même ayons des finalités différentes quant à ces prises de vues (ils vendent aux revues spécialisées, d'avance), je constate une même communion argentique. Oh ! Le souci de faire la bonne image, à une fraction de seconde près.
Désolé pour la longueur, c'était juste pour vous informer de cette exposition photographique orientée jazz et dont de nombreuses photographies viennent d'un MF.
M.GUIGUE
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