Auteur: J-L Salvignol
Date: 09-01-2006 18:10
Romain,
Je suis assez convaincu que les aptitudes, compétences, talents (au choix) sont foncièrement différentes : Je défini la photographie, je parle ici de la "prise de vue", comme l'action de ramener un état de l'espace (xyz) à un instant t, soit un système à 4 dimensions, à un plan (2 d). On retrouve à la fois l'instant décisif (cadrage) du géomètre/historien et la prévisualisation (réglages de la machinerie, choix du type de film) de l'alchimiste, ceci afin de me référer paritairement à mes deux idoles, HC-B et AA. Ceci pour dire aussi que même à ce niveau nul n'est universellement efficient, et que la somme des deux est un très improbable monstre.
La traduction de cette action de capture-réduction sur un photogramme, c'est tout autre chose en termes de tâches à réaliser, de machinerie à actionner, de supports et de processus à combiner et maîtriser. La conjugaison des talents devient alors une pure contingence.
Le caractère séquentiel du processus global de production d'une photographie ne me semble pas déterminant ou discriminant ici. Ce sont deux métiers radicalement différents et l'excellence dans ces deux métiers relève de la chimère ou de l'aveuglement.
Il y a l'homme du soleil et l'homme de l'ombre, celui de l'instant et celui de la lente maturation.
Bien évidemment nous pouvons faire tout en solo, mais pour quel résultat.
Ce qui est vrai en revanche, c'est que si l'on se situe dans l'honnête moyenne de l'amateur-photographe, la sommation des insuffisances, des maladresses et des erreurs conduit à un objet dont le statut n'est plus artistique (excellence) mais mémoriel ou existentiel, et là on change de terrain.
JLS
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