Auteur: François LETERRIER
Date: 18-12-2005 19:01
Dans le dernier roman de Michel Houellebecq « La possibilité d’une île », le Rolleiflex est cité deux fois. Au cours de sa pérégrination finale, le clone de Daniel, environ 3000 ans après notre 21 e siècle, explore un château encore debout, où il trouve de nombreux objets encore en bon état de conservation. Tous ceux comportant de l’électronique sont hors d’usage, faute d’alimentation électrique…
Citation page 455 : « Je jouai quelque temps avec un appareil photo, un Rolleiflex double objectif, à la carrosserie de métal d’un noir mat : la manivelle permettant l’entraînement de la pellicule tournait sans heurt ; les lamelles de l’obturateur s’ouvraient et se refermaient avec un petit bruit soyeux, à une vitesse qui variait suivant le chiffre sélectionné sur la molette de contrôle. S’il avait encore existé des pellicules,…, j’étais sûr que j’aurais pu réaliser d’excellents clichés.»
A la page 461, le même personnage vient de tuer deux biches … : « ces bêtes n’étaient que des machines imparfaites, … , elles n’avaient ni la robustesse ni l’élégance, ni la perfection de fonctionnement d’un Rolleiflex double objectif, songeai-je en observant leurs yeux globuleux que la vie avait désertés. »
Ce roman n’a pas été écrit pour faire l’apologie de la photographie. C’est une des nombreuses réflexions émaillant ce texte de 455 pages qui ne peut laisser le lecteur indifférent.
F.L.
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