Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 09-12-2005 09:49
Bienvenue à Nicolas Burtey.
La question posée est parfaitement pertinente.
La conjugaison entre plans non parallèles et la zône de profondeur de champ qui en résulte permet d'étendre la zône de netteté à un volume à condition que ce volume accepte gentiment d'entrer sans trop forcer dans un coin plus ou moins ouvert.
Donc la prise de vue d'un édifice à la fois élevé, profond et paralléllipipédique peut ne pas être franchement améliorée par une bascule au sens de Scheimpflug.
Il faut également être conscient que si l'image est destinée à être traitée numériquement, on peut imaginer de re-créer une image composite par assemblage de différentes images mises au point sur différents plans de netteté qu'on combine ensemble par fusion de calques plus ou moins astucieuse.
En ce qui concerne l'effet de diffraction, il ne faut pas le diaboliser. Il existe bien entendu un diaphragme recommandé, ou plutôt une plage de diaphragmes recommandés, par exemple 16-22 pour beaucoup d'optiques classiques en format 9x12-4pox5po, 11-22 pour les dernières séries 6 lentilles 75° haute performance pour le même format. Si on ferme de un à deux diaphs au-delà du maximum recommandé, ce n'est pas la catastrophe dès qu'on passe la barrière, c'est une lente et plutôt douce dégradation du piqué qui se produit, mais d'une façon qui n'est pas forcément désagréable sur le plan esthétique. La lecture de l'article de J.M. Solichon s'impose à l'évidence à ce stade de la discussion : http://www.galerie-photo.com/diffraction.html
Donc si vous avez envie de fermer à f/32, valeur accessible sur presque tous les objectifs de chambre, il ne faut pas hésiter, on dirait pour fixer les idées que la limite du raisonnable pourrait se situer deux diaphs au-delà de la recommandation du fabricant. Par exemple f/45 serait, pour une optique standard 75° le maximum du raisonnable pour tirer parti des qualités d'un optique moderne prévue pour le 9x12-4pox5po.
Pour moi les choses sont souples et adaptables et ce c'est le résultat sur la table lumineuse ou sur le tirage qui est le juge de paix. Le mieux étant lorsque le sujet s'y prête de faire une légère bascule, tirer parti de la modification de la zône de netteté qui s'ensuit, et diaphragmer sans état d'âme.
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