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 Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: J-L Salvignol 
Date:   08-11-2005 18:59

Pour baisser - si possible- la tension ambiante, Ici :

http://www.michaelkenna.net/html/hokkaido_05/1.html

JLS


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: nicolas.R 
Date:   08-11-2005 20:54

Oui Jean-Louis,
J'ai vu cette expo samedi dernier. Une sorte de catharsis, des sujets très abstraits, comme des signes sur une toile, un peu comme certains travaux de Degottex, des "couleurs" tirant presque sur le "sable-beige", à force d'être travaillées, mais il fait bien froid dans ce Japon enneigé, assez froid pour nous rappeler la réalité de la pierre et de la neige. Paysages austères dans le bon sens...celui de l'absence du cirque inutile des fausses passions...
Bonne soirée
Nicolas


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Jean-Philippe Poli 
Date:   09-11-2005 10:19


La sortie du livre est prévue pour mars 2006.

Jean-Philippe


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Tit 
Date:   09-11-2005 13:00

J'ai couru à cette exposition au début du mois. J'avais découvert par hasard sur le Web, le site de M. Kenna, il y a de ça 2 ans. Je rêvais de voir son travail et c'est chose faite ! L'exposition est tout simplement sublime ! J'y retourne dès que je le pourrais... Il ya du bon d'habiter près de Paris, parfois ! :).

Sincèrement, son art est si beau, si pur, que j'en suis encore sous le choc. Une vraie révélation !

P.S. : Salutations toutes particulières à Jean-Philippe Poli (dont, par ailleurs, je vous invite à visiter le site, pour découvrir son beau travail, sur la Corse notamment)


 
 Rolfe Horn
Auteur: J-L Salvignol 
Date:   09-11-2005 19:48

C'est l'ancien assistant de MK :

http://www.f45.com/

Peut-on dire l'école - ou une école - Hasselblad ?

La perfection technique, mais sans la magie du maître.

JLS


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: gp 
Date:   09-11-2005 20:45

Décidément, les photographes font trop d'images…
Quand le style est calé, c'est comme sur des rails. Pas étonnant finalement que la machine à vapeur et la photographie soient contemporaines.

C'est très beau, d'accord, mais toujours cette impression que chaque image vient étayer la précédente… et la suivante. Comme si le style était un clou qu'on ne finit jamais d'enfoncer.

Les photographes seraient-ils condamnés à produire pour remplir leurs livres ?


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: flying turtle 
Date:   09-11-2005 22:21

Des rails comme cà, j'en veux bien une paire moi ;-)


 
 Re: Michael Kenna : Hokka・o
Auteur: dane 
Date:   15-11-2005 03:10

Je m'y suis rendu ... oui, c'est du beau travail mais pour moi, encore loin d'avoir la force des grands 'anciens' comme Ansel Adams dont j'ai eu la chance de voir les tirages naguère dans une galerie du quartier Beaubourg hélas disparue depuis.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   15-11-2005 10:40

Plus beau que beau c'est beau mais moin beau que beau ça peut-être toujours beau...
Devant une émotion il faut laisser parler son coeur et heureusement nous parlons tous différement, chacun appréciera donc pour ce que ça lui apporte...
Michel


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Matthieu Gafsou 
Date:   15-11-2005 11:04

L'assisstant a bien reçu la leçon du maître.
Tant et si bien qu'il en a oublié de faire de la photographie sincère, celle qui viendrait de lui! La filiation est trop forte pour moi. Je serais bien incapable de dire qui du maître ou de l'élève à réalisé l'une ou l'autre photo. Mais mon oeil est probablement bien peu subtil.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: gp 
Date:   15-11-2005 11:08

Plus beau que beau, c'est sublime, non ?

D'accord avec Matthieu. L'élève a parfaitement intégré le style du "maître", qui lui-même, déjà se copie !


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: stephanie 
Date:   15-11-2005 11:12


Du plaisir à regarder à voir et à revoir . Dans les favoris . Merci pour ce lien .

Stephanie


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   15-11-2005 11:12

"Plus beau que beau, c'est sublime, non ?"
Tout dépend des nuances que l'on y apporte
Michel


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: frederic 
Date:   15-11-2005 13:58

ohhhhhhhhhhh
voyons, la technique est identique certes mais la narration bien differente, on ne peut confondre reelement que sur une ou deux images et encore.
de plus la maitrise technique de l'eleve est encore hesitante , voir les ciels et les tonalités sombres, pas encore la maitrise du maitre qd au dosage.
mais qd meme un agreable travail, et en plus il faut laisser le temps faire son oeuvre , et je suis sur que l'ecriture de l'eleve va devenir propre a sa senbilité.
frederic


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Ferdinand 
Date:   15-11-2005 18:07

Michael Kenna, c'est tout de même complètement réactionnaire, non?
Je ne parle même pas du N&B obligatoire, de l'absence de réflexion sur la convention qu'il représente. Vous savez, Kenna, c'est avant tout une grosse machine à fabriquer des images décoratives (le J.Baptiste Huyn Anglais, en un peu moins présentable mais tout aussi navrant) et à faire de l'argent. Il a un agent, des paquets quasiment prévendus à envoyer aux collectionneurs, et l'affaire tourne toute seule.
Alors, il va au Japon et il nous produit un Japon prévisible (ah, les signes, la sérénité, le silence). Pareil à Versailles ou ailleurs - le lieu importe peu. Mais quand il travaille sur les camps de la mort - cf l'expo à demi foireuse, à demi parfaite à Sully, il y a quelques années - ça confine à l'obscène. Et on se réveille.
Pourquoi s'attarder sur un tel faiseur quand des travaux plus fragiles mais plus stimulants sont disponibles?


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: pscl 
Date:   15-11-2005 18:26

C'est bien la médiathèque du patrimoine qui s'occupe de la conservation des tirages et négatifs qu'il a donnés à l'Etat français? Au fort de Saint Cyr?


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Jean-Philippe Poli 
Date:   16-11-2005 21:04


Je me demande comment on peut parler avec autant de mépris d'un travail photographique. Je suis à la limite d'y voir de la jalousie. On aime ou on aime pas un travail, de là à l'aborder en ces termes, ça me laisse perplexe....
Michael Kenna vit plus que bien de sa passion et en cela je l'envie, le reste n'est que littérature.

Jean-Philippe


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: gp 
Date:   17-11-2005 07:08

Le propos de Ferdinand est un peu dur, et malheureusement anonyme, mais le fond est intéressant en ce qu'il apporte une critique, quelque chose qui dépasse le couple j'aime/j'aime pas.
On aurait bien aimé le voir développer sur la forme très répétitive du travail de Kenna.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   17-11-2005 09:11

Vous avez votre oeil pour faire des photos et vos yeux pour regarder celles des autres, soyez donc heureux.....
Michel Mottard


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: ferdinand g. 
Date:   17-11-2005 14:06

Cher gp, (c'est quand même un peu anonyme, ça. Non?), je vous donne un indice : l'initiale de mon nom : g.
Ca va mieux, comme ça?
Quant à la prétendue dureté de mes propos, je crois qu'elle est argumentée. Et qu'on ne vienne pas me dire que tout vient du coeur, etc. et que le reste "n'est que littérature".
Certains formalistes sont passionnants (un exemple au hasard : on peut classer Robert Frank dans cette catégorie, aussi étonnant que ça puisse paraître). D'autre, comme Kenna, les "purs formalistes", disons, restent à la surface.
Alors, certes, il y a une certaine inocuité dans son traitement du N&B, et je comprends qu'on puisse le trouver séduisant. Ceci posé, quand il s'attaque à des sujets délicats - les camps de la mort il y a qqs années -, c'est plutôt mauvais, et douteux. Si vous connaissez ce travail, vous aurez remarqué qu'il reste bien formel, bien carré et que, joli / pas joli est un jugement qui ne s'applique plus ici. Ca serait plutôt juste / pas juste : en l'occurrence, c'était une erreur de demander à Kenna de travailler sur ce sujet, et Kenna est assez grand pour dire non quand il le faut...
Je crois d'ailleurs que les questions posées sur le travail d'Isabel Munoz vont dans le même sens. A juste titre à mon avis.

Pour finir, je voudrais faire remarquer à ceux qui se réfèrent à l'émotion pure que la séduction de certaines images, ou au contraire la photographie à l'estomac (pour citer Gracq), qu'il ne s'agit en rien de critères de réflexion. En photographie, comme ailleurs, l'intuition a sa place mais elle se cultive (vous imaginez un écrivain un peu sérieux pinaillant sur Alexandre Jardin ou Didier Van Cauwelaert au lieu de se pencher sur quelques classiques, encore au hasard, Philp Roth, Martin Amis ou Régis Jauffret ? Tout se travaille).

Enfin, ne voyez aucune de jalousie dans mon propos. Il y a tellement de travaux passionnants et profonds dans la photographie d'aujourd'hui que le je n'ai fait que réagir impulsivement à un mail concernant quelqu'un que je considère comme un semi-industriel. Je ne pense pas avoir été méprisant ni agressif. Et je crois que, contrairement à ce que je lis ici et là, j'étaye mon propos.
C'est déjà ça.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Jean-Philippe Poli 
Date:   17-11-2005 14:16

Ferdinand
Je préfère néanmoins ce propos là que le précédent.
Je n'ai certainement pas votre culture littéraire ni photographique. Ceci posé je voudrais bien savoir dans le détail ce que vous reprochez à MK dans son travail sur les camps de la mort et en quoi n'était-il pas fait pour ça ?
Des visions différentes d'un même sujet, aussi triste soit-il, n'ont-elles pas leur intérêt propre ? Indépendamment de tout mercantilisme s'entend.
Merci

Jean-Philippe


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: gp 
Date:   17-11-2005 14:21

Pour ce qui est des propos, les critiques argumentées sont les bienvenues !
Je ne connais pas le travail cité (sur les camps), mais sans cela, je m'interroge sur le côté mécanique du style du bonhomme.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   17-11-2005 15:28

Il est un peu facile d'attaquer un homme sous le prétexte non avoué qu'il a réussit. Que celui qui a fait la photo parfaite léve le doigt. Sinon si l'on aime pas quelques choses il suffit de l'ignorer et de laisser les autres se faire une idée.
Michel Mottard


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: gp 
Date:   17-11-2005 15:45

Michel, le jugement esthétique est important en ce qu'il met parfois en lumière des choses qu'on avait pas su voir. Une bonne critique n'est pas celle qui vous fera aimer ou détester une œuvre, mais celle qui vous donnera le plus d'élement pour former votre jugement.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   17-11-2005 16:01

Sorry mais je consdére que je doit être capable de me forger un jugement tout seul. Comme disait Charlebois: " J'me fout pas mal des critiques, ce sont des raté sympathique ". Si je vais voir un film je ne demande pas à mon voisin si j'ai aimé ce film.
Michel Mottard


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: gp 
Date:   17-11-2005 16:05

être capable de me forger un jugement tout seul…

C'est bien ce que je défends.
Mais tout ce qui nous permet de forger un jugement n'est pas inné !


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: ferdinand g. 
Date:   17-11-2005 16:08

gp a raison : MK, c'est une mécanique. Qu'il ait socialement réussi ou pas n'a aucun intérêt si ce n'est - collatéralement - d'éclairer ce qu'il y a d'assez répétitif et excessivement maîtrisé dans sa démarche. Voire, peut-être, de déduire que c'est une machine à produire du Kenna.
Maintenant, sur l'histoire des camps, c'est assez simple : une telle question ne se traite pas à la légère. Or Kenna a fait du Kenna, et ça n'apporte rien à la question - des images léchées, sans profondeur. Est-ce que ça valait vraiment le coup de produire ce travail (qui lui a été payé, et confortablement, par le Patrimoine)? Je vous rappelle qu'il ne s'agit pas d'"un sujet triste" mais d'une des grandes tragédies des temps modernes. Moi, Michael Kenna ne me fait ni chaud ni froid. Je suis juste exaspéré que, concensuellement, on fasse appel à des gens comme lui pour des thématiques qui ne sont pas dans ses cordes.
Des photographes tels qu'Arno Gisinger, et plein d'autres, auraient pu apporter une vraie dimension à ce thème.
Qu'ajouter à ça?

Aucune volonté de polémique de ma part. Je donne mon avis, je l'étaye. Ceux qui ne sont pas de mon avis, ça ne me dérange pas. Mais on n'est pas obligés de s'écharper pour autant.

PS. Que j'aie une culture littéraire et photographique, c'est un peu le minimum. J'ai l'âge de comprendre en quoi internet est un outil extraordinaire. On y trouve tout et vite. Il y a encore 20 ans (j'avais donc 20 ans), dans une ville de province, il fallait se lever de bonne heure pour avoir un tel accès à la culture.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   17-11-2005 16:17

Si l'on s'accroche aux idées élitistes défenduent ici il ne doit pas y avoir plus d'un bon millier de personnes dans le monde capable de dire si une photo est bonne, dure dure
Michel Mottard


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: gp 
Date:   17-11-2005 16:42

Certains seront plus doués que d'autres pour la critique, comme d'autres seront plus doués pour le football, ou d'autres encore pour la poésie, pour la cuisine, pour la mécanique, pour la peinture, …
S'il n'y a que 1000 personnes capables de dire ce qu'est une bonne photographie, réjouissons nous d'avoir 1000 avis potentiellement différents !


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Henri Leroy 
Date:   17-11-2005 16:46

Michel,

Un bon millier de personnes : c'est bien assez !
Je suis même pas sur qu'on atteigne ce chiffre.

Avant d'aller au ciné ou de lire un bouquin, vous lisez combien de critiques ?
Aucune, 3, 12, 89 ?

il faut des gens qui donnent leur avis et défendent ou descendent les productions culturelles quelles qu'elles soient.
Avec clarté, discinction et arguments, si possible.

Le consommateur est roi.
Si un film fait 15 millions d'entrées est-il "bon" pour autant ?

Si tout le monde se prosterne devant Kenna, est-il "bon" pour autant ?
L'oeuvre de Kenna a le droit d'avoir ses faiblesses.
Comme on est en droit de préférer les oeuvres de jeunesse de Robert Franck ou Koudelka à leurs travaux les plus récents.
Les artistes vieillissent, évoluent, progressent, régressent.

S'il changent ça va pas, s'il font toujours pareil, ça va pas.
Le consommateur n'est jamais content.

A suivre ...
cordialement.

Henri.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Halm René 
Date:   17-11-2005 17:14

Heureusement le monde n'est pas si mal fait. Avec le temps, sil y a qualité voire génie quelque part, cela survivra à toutes les formes les plus structurées, les plus argumentées de critiques. Vieille histoire de l'humanité.
Des images léchées sur une tragédie peuvent devenir plus fortes qu'une représentation allégorique.... Etc....De grâce ne devenons pas un site avec une niche littéraire


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Tit 
Date:   18-11-2005 00:19

Ma petite graine dans ce si intéressant échange...

J'avoue ne pas connaitre assez MK. Tout ce que j'ai vu de lui se résume à son site Web, très elliptique, et à l'exposition qui a lieu actuellement à la galerie Camera Obscura. Tout ce que j'y ai vu m'a laissé -et me laisse encore aujourd'hui à ce simple souvenir- sans voix (je l'ai déjà dit). J'ai découvert avec lui ce qu'était la "photo parfaite", j'entends : parfaitement maîtrisée, esthétiquement impecable. Mais ce n'est qu'un avis d'amateur d'oeuvres d'art. J'ai regardé son travail, comme j'admire un tableau de Munch, Moreau ou Turner. MK est un peintre-photographe !

Maintenant, s'il traite les camps de concentration comme il le fait des paysages japonais, en effet j'imagine très aisément que cela doit coincer quelque part, quelque chose de l'ordre de la poussière microscopique qui vient gripper la belle machinerie Kenna.

Il est donc certain que je n'irai pas m'intéresser à ce travail là. Je préfère mille fois conserver en mémoire ses si belles images du Levant. Pour une telle commande du Patrimoine, ils auraient pu/du engager un photographe plus théâtral, plus savant dans le domaine de la comédie humaine (comme Salgado ?), en tout cas un photographe plus détaché du simple décor offert par la Nature. Jusqu'à présent, tout ce que je connais de MK ne montre jamais -ou très peu- la main de l'Homme sur le monde, comme si le photographe ne le voyait pas.

Je m'interroge alors : quel peut donc être le regard d'un tel esthète sur l'homme, d'autant plus quand il s'agit de l'homme dans ce qu'il a de plus noir ? Cela peut-être intéressant, certes, mais pour qui ? Point d'esthétisme sur ces sujets là, point de recherche de la perfection ! Ceux qui s'y sont essayés, quel que soit le domaine artistique (théâtre, cinéma, littérature, peinture et maintenant photographie), peuvent être sûr de se planter. Traiter la Shoah, les grandes guerres, les génocides, les guerres ethniques, les famines, etc. dans l'Art exige de la part du créateur un effort de réflexion pour provoquer un effet + ou - cathartique de son oeuvre sur le spectateur. Si l'oeuvre ne fait ni chaud, ni froid, tout en étant esthétiquement parfaite, c'est sans intérêt !

Heu... voilà, c'est tout, ce furent quelques pensées bien tardives sur l'Art et l'esthétisme en général, sur la photographie de MK en particulier.

Bonne nuit !

Cordialement,
Tit'


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Tit 
Date:   18-11-2005 00:23

P.S. : Bien sûr, je rigolais en disant qu'on ne voyait trace de l'homme chez MK. Disons que ce n'est vraiment pas ce qui me touche le plus chez lui (à part peut-être ses photos de l'Ile de Pâques). Re-bonne nuit !


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Henri Gaud 
Date:   18-11-2005 09:21

Sujet sérieux :

Les camps et la photographie,
Je précise que je n'ai pas vu les travaux de Kenna sur le sujet,
Et que les travaux de Kenna en général, sont pour moi du très bon travail, mais qui me touche assez peu.

J'ai par contre lu et vu beaucoup de chose sur le sujet "Camp".

Cela fait des années qui je pense faire qq chose sur le sujet,
Pour des raisons qui dépasse la photographie.
Les Camps sont un drame absolu dans la vie de notre planète et surtout de l'humanité, il s'agit d'un drame mondial. Il s'agit aussi pour moi d'un drame personnel, ou plutôt d'un drame famillial (en particulier Buchenvald et Dora), c'est pour cela que j'ai toujours eu en tête de "faire mon devoir de mémoire" sous forme de photographie.
Je suis passé dans cette région en été,
Tout mon être a refusé d'aller "voir" sous le beau soleil de l'été,
Je n'ai donc jamais vu les lieux,
J'irai peut-être, mais cela me semble de moins en moins sûr,
Je ne suis pas sûr de pouvoir, et encore moins de pouvoir photographier,
La photographie tombe ou dans l'esthétisme, ou dans l'anecdote, il n'y a pas beaucoup d'autre solution, avec ce type de sujet.
Je crois qu'il faut admettre qu'il y a des sujet inphotographiables, que la littérature, le cinéma, ou encore la peinture, ou encore la musique, peuvent traiter, mais la photographie, je doute.
Pour décrire un parcours qui est un des pires moment de l'humanité, il faut un récit, ce que la littérature ou le cinéma peut réaliser avec un profond respect du lecteur et de l'histoire, on est plongé dans un autre monde et l'on sort transformé. La musique a aussi ce déroulement, paradoxalement la peinture l'a aussi et peut traiter ce genre de sujet.

La photographie plus le sujet est un drame de l'humanité, plus la photographie semble une anecdote décalé, ou un objet esthétique d'un mauvais goût sans pudeur.

Pour ma part, les photos de Kenna sont ce qu'elles sont, mais le sujet n'est pas abordable par la photographie, ce que la littérature peut faire, nous ne pouvons pas le faire, a aucun moment un livre de photo n'est capable d'imposer le rythme qui permet au lecteur d'être dans le sujet.

HG


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   18-11-2005 09:27

Je ne suis pas un fan de MK, je trouve ses photos belles c'est tout. Ce que je n'aime pas par contre c'est "l'abattage" en régle pour des raisons qui n'en sont pas, chacun à le droit de montrer ses images et si elles sont bien faites c'est mêmes un devoir. Il n' y a pas que les images de super techniciens ou les images remplie de sang et de morceau de viandes qui soient intéressantes à regarder. Je fais partie d'un club photo et je me bat contre cette tendance qui veut uniformiser les regards pour rassurer certains pontifs qui croient détenir "la" véritée. MK a épurer son regard, laissez le vivre.
Pour bien photographier et encore plus pour bien parler des camps il faut y avoir été et avoir resentit le poid qui vous écrasse les épaules et vous raméne à vos propres dimensions. MK y est allé et je crois qu'il a sut resté humble.
Michel Mottard


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: gp 
Date:   18-11-2005 09:39

Absolument Henri !

Peut être un sujet à traiter de manière allégorique, à partir d'autre chose que les lieux même ?
Effectivement, la photographie montre ses limites face à un tel sujet. De là on peut envisager, de manière plus générale, l'incapacité de la photographie à pouvoir témoigner.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: caro 
Date:   18-11-2005 09:39

Bonjour,

Il y a également à Paris-Photo au Louvre quelques photos de Michael Kenna.
Reposante, douce et fluide à chacun de s'y projeter...
Elles ont leur espace et leurs caractéristiques propres dans la grande diversité des photographes représentés.

bonne visite à tous
Caro


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: pscl 
Date:   18-11-2005 10:16

Est-ce à dire que comme à chaque matériel son utilisation, à chaque sujet son photographe? Une institution doit elle avoir sa "sacoche" de photographes pour ses commandes? C'est un peu réducteur, non?
J'ai du mal à croire que ces lieux chargés aient servi de simple prétexte à M. Kenna pour produire des photographies sans toucher sa sensibilité.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Jimmy Péguet 
Date:   18-11-2005 10:43

Thierry Girard écrit ceci dans "D'une mer l'autre" :

"... Rien n'est plus difficile que de photographier les lieux de l'infâmie. Lorsque je suis arrivé à Mauthausen, sur les bords du Danube, en Autriche, j'ai commencé par visiter longuement le musée et puis, le lendemain, je suis revenu en me disant qu'il fallait quand même que je fasse des photographies ; mais tout me paraissait tellement vain, toute représentation me semblait tellement "déplacée" compte tenu de ce qui s'était passé et de la prégnance de cette mémoire douloureuse. Ce n'est qu'en fin de journée qu'il me semble avoir trouvé l'image la plus juste parce que la seule qui inscrive le temps, la durée et la mémoire d'un geste : un bloc de granit gisait dans l'herbe printanière, comme abandonné par celui qui l'avait peut-être déjà sur son dos et qui l'avait laissé choir juste au dernier moment, lorsque les nazis ont fui. Je l'imaginai remontant "l'escalier de la mort" pour la première fois depuis des mois, sans ce poids sous lequel tant d'hommes laminés ont succombé. C'est aussi en vertu de ce principe que Claude Lanzmann, dans Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures, préfère filmer la ville de Lodz ou le camp tels qu'ils sont aujourd'hui plutôt que de prendre le parti de la reconstitution, d'une "fictionnalisation" de la mémoire qui pour lui ne peut être qu'une trahison."

Ce qu'a fait très honnêtement MK sur les camps n'est pas à mon sens convaincant aujourd'hui en l'état de nos réflexions personnelles et collectives sur les camps, mais je ne suis pas certain qu'il faille s'interdire la réflexion et la publication sur le sujet, je ne ne suis pas non plus certain que la photo n'ait pas sa place ici. Sur la fiction, dans d'autres domaines, certains se sont posé la question, et y ont apporté des réponses intéressantes. Je pense à Styron et au "Choix de Sophie" dans le domaine du roman. Avec le passage du temps, la dimension fictionnelle va de plus en plus devenir inévitable.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: gp 
Date:   18-11-2005 11:04

Un exemple de traitement allégorique dans un travail de Sophie Ristelhueber — Every One — sur le massacres commis entre civils en Bosnie ou au Rwanda.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Ferdinand 
Date:   23-11-2005 09:46

Je ne vois pas trop l'intérêt de s'attarder complaisamment sur les camps... C'était pour moi un exemple des limites de Kenna et, peut-être, des limites de la photographie - tout doit-il être traité? Ne peut-on pas s'interdire un sujet quand il n'est pas pour nous?
Mais bref, la conclusion de gp quant au travail de Sophie Ristelhueber me semble la plus juste. Comme est juste la distance de cette photographe par rapport à son sujet. On ne peut plus aujourd'hui se satisfaire de la pure "émotion" nue; qui de nous est vierge et ingénu face au monde? Ristelhueber tient compte de ce fait, et, que l'on aime ce travail ou pas, son exigence, sa complexité et son évidence le rendent plus difficilement attaquable que celui de Kenna.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Loulou 
Date:   23-11-2005 11:09

Chouette !!!
il neige !
on va pouvoir faire du Kenna ...

Loulou


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   24-11-2005 10:17

Je ne croix pas que l'on puisse faire du..... il n'y a que..... qui puisse faire du..... le reste c'est de la copie comme certaines boissons, ca en a l'aspect et la couleur ( mêmes si c'est du noir et blanc ) mais ca n'en est pas. Et ce n'est peut être pas un hazard si c'est ..... qui est exposé et pas x, y ou z
Michel Mottard


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: SEBASTIEN JEAN 
Date:   24-11-2005 10:20


Et si dieu était un sujet serieux ?


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   24-11-2005 10:34

Si dieu existait ca se saurait.....depuis le temp...


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Henri Gaud 
Date:   24-11-2005 11:08

L'idée de Dieu existe c'est déjà pas mal.

HG


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: JL Cuvellier 
Date:   24-11-2005 14:16

"Je suis athée, Dieu merci !"


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Xavier R 
Date:   24-11-2005 18:06

Si on ne peut critiquer quelqu'un qui est arrivé sous peine d'être accusé de jalousie, je ne vois pas qui l'on pourrait critiquer vu que ne se présentent en général à nos regards que les oeuvres arrivées.
Questions: Fallait- il ne pas critiquer Hamilton lorsqu'il sévissait et sans mettait plein les poches?
Fallait-il se taire pour éviter d'être traité d'élitiste, jaloux, incapable de faire mieux.
Qui aime bien critique bien.


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Ferdinand 
Date:   24-11-2005 18:36

Tout à fait d'accord.
Ce qui est le plus pittoresque ici, c'est que ceux qui me refusent ce droit de critiquer semblent relativement infichus de citer des noms un peu moins communs que celui de Michael Kenna, photographe en gros (et là, évidemment, je vais me faire taxer d'élitisme - on n'en sort jamais dans ce genre de discussion, les paresseux refusant d'admettre que la photographie, comme tout, s'apprend, se cultive, se travaille presque à notre insu), comme ils sont infichus de formuler des arguments autres que des injonctions définitives...
Comme vous le remarquez, quand on est passionné, on s'engage, on est curieux, et si l'on n'aime pas MK, on peut adorer bien d'autres photographes plus denses et profonds. Et ça ne me gêne pas qu'on ne soit pas d'accord (mais j'aime bien qu'on me le dise aimablement, en proposant des idées articulées - est-ce si difficile?).


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Alain BVdS 
Date:   25-11-2005 09:27

Je ne ferai pas le déplacement pour l'expo de Kenna , mais je suis prêt a faire l'aller et retour Paris Berlin pour aller admirer les oeuvres de ; HELMUT NEWTON



Alain


 
 Re: Michael Kenna : Hokkaïdo
Auteur: Michel Mottard 
Date:   25-11-2005 09:50

Nous devrions tous aller voir un maximum d'expos mêmes si au départ on est pas fan du photographe. En Belgique ou les distances sont beaucoup plus courte que chez vous il est plus facile de se rendre à Bruxelles ou au musée de la photo à Charleroi ( superbe ). Nous venons d'avoir, Lee Miller, Bettina Rheins, P. Demachelier, Elliott Erwitt et on attend pour les jours à venir Don Mac Cullin, plus ceux que j'ai loupé parce que je n'ai pas pus m'informer à temp. Je ne suis pas fan de tous mais je suis rentré de chacunes de ses expos en me disant que je n'avais pas perdu mon temp.
Michel Mottard




 
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