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Re: Appareil de mesure sur image aérienne : le verdict de l'expérience

De: E. Bigler < bigler Date: 21 Jan 2002
Time: 09:56:06
Remote Name: belenos.ens2m.fr

Commentaires

Çà va être long comme message, mais je pense qu'il y a des choses à réutiliser par le groupe et des choses à creuser.

J'ai testé hier différentes configurations de mesure de la lumière sur l'image aérienne de ma chambre, dépoli enlevé. Sur ma chambre 6x9 comme je suis obligé de démonter le dépoli pour mettre le dos rollfilm, ce n'est pas une contrainte effective. En revanche sur un dos classique international 9x12-4"x5" avec ressort c'est une contrainte et il serait bien plus pratique de pouvoir mesurer sur le dépoli restant en place. L'objectif était un 135 ouvrant à 5,6 max.

J'ai utilisé la lumière d'un jour gris, vers midi, plafond de nuages haut qui se comporte comme une grande source très uniforme à l'infini dans toutes les directions. Un très mauvais éclairage pour donner du relief à un paysage, mais un très bon éclairage extrêmement uniforme pour faire de la copie de documents plats en noir et blanc du moins (température de couleur d'un ciel gris = ???)

Le posemètre utilisé est une Lunasix F avec dôme diffusant incorporé pour mesure de lumière incidente et j'ai aussi testé l'additif "labor". La cellule était réglée conventionnement sur ISO 100/21.

Mesure de lumière incidente avec dôme : IL 11 (1/125 f/4). C'est la valeur de référence que j'aurais choisie pour copier des documents avec cet éclairage naturel très diffus.

Mesure directe sans dôme, vers le ciel : IL 14,5. C'est la valeur d'exposition qui rendrait le ciel "très gris" comme si c'était une carte grise à 18%. D'ailleurs cet IL14,5 c'est très proche de IL15, valeur de 1/125 f/16 que donnerait la règle du f/16 par soleil brillant éclairant une carte grise : le ciel gris est donc un diffuseur gris de la lumière solaire qui ne fait pas loin de 18% !! Dommage qu'on n'ait pas forcément le soleil en parallèle, on pourrait se passer de carte grise en mesurant directement sur des nuages gris ;-)

En fait IL 14,5 alors que la mesure incidente suggère IL11, c'est une valeur d'exposition qui serait tout à fait saugrenue, car tout le reste du paysage serait encore plus gris et même tout noir sur la photo, mais c'est une référence photométrique qui a tout son sens.

Mesure du ciel en direct sur l'image aérienne sans l'additif "labor" : IL 12. Mesure de l'image du ciel, sur l'image aérienne avec l'additif "labor" : IL 7,5 soit -7IL par rapport à la mesure directe sans additif.

J'ai vérifié qu'en diaphragmant l'optique à f/8, f/11, etc.. ma cellule m'indiquait bien -1IL à chaque saut de 1 diaphragme avec ou sans additif : et çà marche!! bon j'avoue c'est naïf ! et dire que je n'avais jamais fait cette si simple vérification !!!

Mesure sur un objet gris (vêtement) situé au-delà de 10 fois la focale: cet objet m'a donné IL 11 en mesure de lumière réfléchie = idem que la valeur avec dôme en lumière incidente, j'en ai déduit que c'était un bon gris de référence de fait j'ai cheché jusqu'à ce que je trouve un tissu "assez gris" ! 18% c'est vraiment gris foncé!). Ce même objet avec l'additif "labor" mesuré dans l'image aérienne : IL 4, soit encore -7IL. Ce même objet cette fois en macro au rapport 1:1 (2f-2f) IL 2,5 au lieu de IL 2 attendus ; correct mais limite.

Enfin : mesure de la lumière parasite, mêmes conditions mais obturateur fermé : IL0 ; la chambre était dans une pièce, en visant à travers la fenêtre. Donc pas de problème de lumière parasite dans ces conditions, mais on commence à être vraiment à la limite de l'instrument : réglée sur ISO 100/21 la Lunasix F a une butée basse à IL -1.

Conclusions de ces mesures :

-1- L'additif "labor" utilisé sur l'image aérienne derrière une optique ouverte à f/5,6 "absorbe" 7 IL de façon consistante par rapport à l'IL "correct" que donnerait une mesure de lumière incidente avec dôme ou une mesure de lumière réfléchie sur carte grise à 18%.

Moins 7 IL = 1/128 c'est une très grosse perte à la limite de l'inutilisable. Néanmoins on peut tourner la fenêtre d'entrée du "labor" vers l'image avec le cadran de la Lunasix vers soi (encliquetage et posage de l'accessoire = totalement symétrique); ce n'est pas comme cela qu'on l'utilise sous un agrandisseur mais cela marche et on peut pointer différentes zones de l'objet sur une bonne partie de l'image (dans mon cas : 9x9cm). L'additif "labor" augmente l'angle de vue de la cellule à +-30 degrés et fait une fenêtre plus petite pour pointer uen zone avec précision.

-2- On peut parfaitement utiliser la cellule en mesure de lumière réfléchie, sans aucun additif, *en centrant bien* la fenêtre de mesure sur l'axe optique, par exemple en fabriquant un carton noir avec un trou centré. En effet, j'ai constaté que dès qu'on s'écarte du centre, sans l'additif "labor" la lumière chute vite. Cela s'explique assez bien en traçant les rayons extrêmes vus par la cellule en fonction de sa position dans l'image. Dans ce cas avec une optique ouvrant à f/5,6 la perte "n'est que" de 3IL = 1/8, valeur assez cohérente avec le rapport photométrique des ouvertures : le constructeur donne 30 degrés soit +-15 degrés pour la Lunasix "nue" (+-15 degrés : ceci qui équivaut à pointer vers un diaphragme f/1,8 depuis le plan focal), alors qu'on a +- 5 degrés pour un diaphragme 5,6 : de 1,8 à 5,6 cela fait bien à peu près 3IL.

Choses à tester en plus :

- mesures *sur le dépoli* avec ou sans l'additif "labor", mesures en flasmètre pour voir les limites d'utilisation.

Ce qu'on peut en faire en pratique :

Finalement une cellule assez sensible (qui descend jusque vers IL0 pour ISO100/21) permet de faire un mesure "intégrale" au centre de l'image aérienne, avec une "perte" qui ne sera que de 3 IL (pour un angle initial de 30 degrés, mesuré derrière une optique ouvrant à 5,6) à condition de mettre une carte grise de référence au niveau de l'objet, *au centre du champ*. Dans ce cas on peut faire une mesure en macro qui compensera le facteur de tirage et les filtres éventuels. Méfiance et test préalable avec un filtre de polarisation *linéaire*, leur effet sur une cellule peut donner des erreurs s'il y a un miroir à l'intérieur de la cellule. A priori ce genre de problème ne se pose pas avec les cellule à main, seulement avec les posemètres TTL des appareils reflex.

Enfin après toute cette artillerie, pour la macro à la chambre on peut dire que si on utilise une focale de 150 mm cela va donner au rapport 1:1 2f-2f une distance de l'ordre de 250 à 300 mm entre l'objet et l'objectif ; sans doute cette distance est-elle, finalement (!!!) suffisante pour mettre une cellule classique en mesure de lumière incidente ou même réfléchie sur une carte grise. On perdra dans ce cas la possibilité de compenser automatiquement les facteurs de filtres et de tirage, mais on retrouve une méthode beaucoup plus simple et on ne perdra pas les 3 à 7 IL décrits précédemment.

Alors : à vos cellules et dites-moi ce que vous trouvez !!!

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